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Le rapport du Conseil économique et social sur les politiques d’emploi en Wallonie après la sixième réforme de l'Etat

12 janvier 2015│Question orale de B. DREZE à la Ministre TILLIEUX - Réponse disponible

 

Madame la Ministre,

J'ai été fort frappé par le rapport du CESW sur "Les politiques d’emploi en Wallonie après la sixième réforme de l’Etat". Je voudrais mettre en exergue les chiffres, page 4, du taux d’emploi en Wallonie en 2000 et 2014. L’évolution globale est favorable mais cache une évolution fortement à la baisse au niveau tant des jeunes que des peu qualifiés.

Au niveau des jeunes, n'en voir plus qu'un sur deux mettre le pied à l'étrier soulève plusieurs questions:
- que deviennent les autres? Dispose-t-on d'un tableau similaire 2000-2014 des typologies suivantes: demandeurs d'emploi de courte durée et de longue durée, jeunes en formation, en incapacité de travail, jeunes inactifs, jeunes "Sherwood" c’est-à-dire "ayant échappé à tout suivi"...? Dispose-t-on d’une ventilation en fonction du niveau de formation, du genre, du pays d'origine?
- l'évolution est-elle plus favorable/défavorable dans les autres régions du pays et les pays limitrophes?
- quelles sont les causes d’une telle diminution du taux d’emploi des jeunes en Wallonie?

Au niveau peu qualifiés, le taux d’emploi chute à 33%. Il n’est même que de 29,2% en 2014 pour les jeunes wallons peu qualifiés, ce que les auteurs estiment alarmant.

- comment expliquer une telle évolution malgré tous les efforts déployés depuis de nombreuses années, tant au fédéral qu’en Région wallonne?
- l'évolution est-elle plus favorable/défavorable dans les autres régions du pays? Dans les pays limitrophes? Dans les pays qui pratiquent à grande échelle la formation en alternance?

Madame la Ministre, pour les deux groupes cibles évoqués, ne pensez-vous pas que des mesures complémentaires devraient être prises « toutes affaires cessantes » ? Les conclusions du CESW sur la réforme des aides à l’emploi vous permettent-elles désormais d’avancer ? Avec quel calendrier ?
 

Je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse de la Ministre E. TILLIEUX

 

Monsieur le Député, tout d'abord, une petite précision : le taux d'emploi, c'est le ratio entre les personnes actives occupées au travail et l'ensemble de la population en âge de travailler, en ce compris les personnes inactives. Donc, le taux d'emploi n'est pas influencé par les mouvements de la demande d'emploi vers l'inactivité, que ce soient la maladie, la fin de droit aux allocations d'insertion ou l'exclusion, par exemple, du droit au chômage, puisque ces mouvements n'influencent pas le dénominateur qui comprend déjà les inactifs.

Enfin, le taux d'emploi est calculé sur la base des enquêtes sur les forces de travail qui sont réalisées par la
Direction générale Statistique et Information économique et compilées par Eurostat. S'agissant d'enquêtes, il est donc très difficile de décliner ces chiffres dans des sous-catégories très précises, puisque nous risquons d'être confrontés à des échantillons peu significatifs.

Néanmoins, nous identifions plusieurs causes de la baisse du taux d'emploi, spécifiquement pour le groupe des jeunes peu qualifiés. Tout d'abord, au niveau économique, l'Europe a subi entre 2004 et 2014 une double crise de l'emploi : la crise bancaire et financière de 2008 et 2009, conséquence de la crise des subprimes aux États-Unis, et la crise de la dette souveraine européenne en 2011 et 2012. La crise a eu des effets principalement sur l'emploi des jeunes, qui est le plus sensible à la conjoncture économique. Par ailleurs, la longueur de la crise a postposé la mise au travail de certains jeunes, principalement peu qualifiés, qui éprouvent d'autant plus de difficultés à s'insérer.

Ne perdons non plus de vue qu'il existe un effet d'éviction en cas de contraction du marché du travail, c'est-à-dire que les opportunités d'emploi se faisant plus rares, les demandeurs d'emploi postulent sur des fonctions où ils peuvent être trop qualifiés pour le poste, ou en tout cas plus qualifiés. Au bout du processus, il reste très peu d'emplois à destination des personnes peu qualifiées. La reprise économique de 2014, qui est certes timide, mais confirmée par les études conjoncturelles de l'IWEPS, voit progresser l'industrie manufacturière et les services aux entreprises, dont l'intérim, et devrait élargir le socle d'emplois pour les personnes moins qualifiées, même si l'IWEPS table sur un redressement de la croissance de l'emploi qui serait plus lent et plus tardif que celui de l'économie.

Au niveau démographique, les chiffres du Conseil économique et social de Wallonie montrent la progression du taux d'emploi des aînés. Cette prolongation du travail, si elle n'est pas couplée à la création de nouveaux emplois, se fait à nouveau au détriment de l'emploi des plus jeunes.

Enfin, au niveau de la structure de la population, on constate depuis plusieurs années un allongement de la durée des études. La baisse de la population active occupée au travail ne se fait pas via un transfert vers la population au chômage, mais bien vers la population inactive. Pour la catégorie des jeunes, l'écrasante majorité de ces personnes est encore aux études. Une étude sur l'effet des récentes mesures de fin de droits aux allocations d'insertion sur cette population est en cours aujourd'hui, mais, pour que ses résultats soient exploitables, elle doit porter – vous vous en doutez – sur une durée relativement significative.

Le taux d'emploi des jeunes Wallons – quand on parle des jeunes Wallons, ce sont les moins de 25 ans – est de 19 % en 2014. Il se situe entre celui de Bruxelles qui est de 15,9 % et celui de la Flandre qui s'élève à 27 % et est inférieur à la moyenne belge ainsi qu'à la moyenne européenne. Il est également très inférieur à celui de nos voisins néerlandais et allemands, où il y a davantage d'opportunité de combiner travail et études supérieures. Toutefois, il est intéressant d'analyser l'évolution de ce taux d'emploi.

Ainsi, excepté en Allemagne et dans quelques autres pays plus à l'est de l'Europe, le taux d'emploi des jeunes
recule partout en Europe. Il s'effondre même en Espagne ou en Grèce, où l'on trouve des pourcentages de respectivement -53 % et -51 %.

Le recul du taux d'emploi des jeunes en Wallonie est contenu, c'est -12 %. Il est inférieur au recul en Flandre qui s'élève à -18 %, ou encore à Bruxelles, à -19 %. Si l'on analyse le taux d'emploi des jeunes peu qualifiés, le recul wallon de -15 % est nettement moins important que la diminution constatée à Bruxelles de -21 % et en Flandre de -34 %.

Concernant les mesures d'ores et déjà prises par le Gouvernement wallon, le programme de la Garantie jeunesse, entre autres, entend renforcer l'accompagnement des jeunes, c'est-à-dire veiller à ce que tous les jeunes se voient proposer un emploi de qualité, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois qui suivent leur inscription comme demandeur d'emploi. L'intensité de l'accompagnement personnalisé du jeune est renforcée pour une mobilisation et une mise en action du jeune très rapide. En parallèle, le FOREm intensifie ses liens avec les entreprises, notamment en vue d'augmenter les opportunités de stages pour ce public.

Le FOREm veille aussi à ce que le stage de transition et la formation alternée constituent de réels leviers vers l'emploi durable pour les jeunes. Par ailleurs, des actions de parrainage se mettent en place au profit des jeunes de la tranche de 18 à 25 ans.

Le FOREm assure également une offre de formation en compétences-clés, adaptée aux besoins du jeune via un bilan de compétences, la capitalisation de modules de formation de base et de la mise en place d'ateliers de
pédagogie personnalisée.

En matière d'information et d'orientation du jeune, la mise en place du dispositif unique multipartenarial d'orientation tout au long de la vie, articulée autour des trois Cités des métiers et s'appuyant sur les CEFO viendra compléter l'offre d'orientation au bénéfice des jeunes au bénéfice des demandeurs d'emploi et au
bénéfice des travailleurs qui souhaitent aussi réorienter leur carrière.


Réplique du Député B. DREZE

 

Je remercie la ministre pour tous les détails évoqués, plus précis sur certains éléments que sur d'autres, mais je crois qu'il y a quand même matière à réflexion et largement.

Au niveau des causes, je vois qu'avec vos collaborateurs, vous vous référez essentiellement à la crise 2008-2009. C'est vrai que cela n'a rien arrangé.
Étant un peu plus âgé, ma référence est celle de 1974-1975, le choc pétrolier. Depuis le début des années 80,
on a ces difficultés chroniques avec les peu qualifiés, mais je suis particulièrement interpellé au niveau des jeunes. C'est vrai que l'Allemagne fait figure d'exception, vous l'avez relevée, mais il y a une raison, vous la connaissez, c'est la formation en alternance.
Même dans le contexte actuel, il y a moyen de faire mieux. Je pense qu'en l'espèce, il faut avoir ses yeux braqués vers les bonnes exceptions en ces matières-là.

Pour ce qui est des aînés, je ne partage pas tout à fait le point de vue qu'il y a un phénomène d'éviction par rapport aux jeunes. C'était la raison pour laquelle, dans les années 80-90, on a boosté les prépensions en se
disant que cela ferait de la place pour les jeunes. Vous le savez comme moi, cela n'en a guère fait. Dans les pays
qui ont peu utilisé les prépensions et qui ont maintenu les travailleurs âgés longtemps au travail, c'est là que l'on a les taux d'emploi les plus élevés, même globalement, même pour les jeunes.

Je pense que les aînés sont un potentiel pour l'activité économique et que l'activité économique n'est pas quelque chose de figé, mais quelque chose qui respire. Si les aînés peuvent aider cette activité à respirer pleinement, des emplois supplémentaires seront créés au bénéfice des jeunes également, mais je reconnais qu'il y a des divergences d'analyse sur le plan théorique dans ces matières-là et que votre propos mérite toute sa considération, même si nous ne sommes pas d'accord sur ce point.
 

 

 

 

 

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