Le soutien au développement du secteur de la production tv indépendante

Monsieur le Ministre,

Je reviens à nouveau vers vous sur une thématique qui me tient particulièrement à cœur et qui lie vos compétences en Région wallonne et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, à savoir le soutien à la production TV indépendante.
Je répète ce qui était déjà mon propos il y a d’ici quelques mois : il y a nécessité d’agir puisqu’aujourd’hui, à peine deux heures de programmes par jour sont fournis par les producteurs indépendants aux chaines belges francophones, tandis que la production indépendante occupe cinq heures des programmes quotidiens en Flandre et treize heures en France.
En novembre dernier, alors que je vous interrogeais sur le manque criant de présence à la télévision de production TV francophone indépendante, vous m’annonciez notamment que Wallimage travaillait à la rédaction d’un nouveau règlement spécialement dédié à l’analyse de projets destinés à la télévision.
Où en sommes-nous à ce sujet ? Comment ce règlement permettra-t-il de mieux intégrer la production tv indépendante ?
Par ailleurs, on pouvait lire dans votre note de politique générale que des moyens supplémentaires seront octroyés cette année à Wallimage afin de mettre en œuvre un « fonds d’amorçage de la production télévisuelle ». Quand ce fonds d’amorçage sera-t-il opérationnel ? Quel en sera son principe de fonctionnement ? Quels sont les moyens précis qui lui seront dédiés ? Enfin, quels sont vos objectifs plus globaux en matière de production tv indépendante ?

D’avance, je vous remercie.
 

Réponse du Ministre JC MARCOURT 

Madame la Députée, en termes de production audiovisuelle, il semble difficile de comparer l'espace francophone belge de notre communauté à la France et ce, pour d'évidentes raisons de dimension territoriale et de nombre de
chaînes émettrices. Quant à la comparaison avec la Flandre, elle semble tout aussi aléatoire puisque la Flandre ne connaît pas de pression directe d'un grand nombre de diffuseurs étrangers émettant dans la même langue.

J'ajouterai, mais brièvement puisque nous ne sommes pas dans l'enceinte ad hoc – vous savez que je ne suis pas heurté qu'on le fasse à l'avenir –, que les évolutions des différentes télévisions publiques n'ont pas été identiques partout. Si certaines ont décidé de tout externaliser, d'autres ont choisi de maintenir un volume de productions propres important.

Concernant la production télévisuelle pour la Wallonie, nous disposons de ressources nécessaires pour cultiver une industrie prospère de production TV indépendante :
– des chaînes TV publiques et privées ;
– des technologies de pointe ;
– des écoles de haut niveau ;
– une industrie de prestation de service compétente ;
– des producteurs de talent ;
– une créativité importante.

C'est exact, qu'à l'instar de ce qui se fait pour le cinéma, j'ai demandé à Wallimage de mettre en place un mécanisme qui permettrait d'asseoir, de consolider et de développer le secteur de la production TV. Ce travail est en cours d'élaboration. Wallimage consulte afin de cerner les besoins du secteur, mais aussi des chaînes de
diffusion.

Quand ce travail sera terminé – il s'agit là d'une question de semaines –, des propositions concrètes seront sur la table. Aujourd'hui, la seule chose que je puis affirmer est que le mécanisme qui sera mis en place aura pour principal but de conforter un secteur économique. En effet, celui-ci rejoint pour partie celui du cinéma et s'en éloigne totalement par ailleurs. À la clé, ce sont en tout cas des entreprises et des emplois qui pourraient être développés dans notre Région et qui font donc l'objet d'une attention toute particulière.
 

Réplique de la Députée V. SALVI

Je remercie M. le Ministre. Si j'entends bien, je suis quelques semaines trop tôt par rapport au projet de Wallimage. Vous me connaissez, je ne manquerai pas de revenir dans cette commission pour voir un peu le suivi de cette opération. Comme vous le dites vous-même, on a un véritable moyen de levier économique en termes d'emploi, c'est très clair. Vous le soulignez également, on a des producteurs de qualité, des hautes écoles dans le secteur de l'audiovisuel qui forment des jeunes hommes et des jeunes femmes de qualité également. Il y a là tout un secteur en pleine croissance qui, comme vous le dites, à l'instar du cinéma, pourrait également être développé en termes de production au niveau de nos télévisions.

Je m'attendais un peu à votre réponse ; même si on ne pas décemment comparer la Fédération WallonieBruxelles
avec la France en matière de nombre de chaînes, voire même avec la Flandre puisque la pression au niveau des chaînes françaises n'est pas la même, il me semble néanmoins qu'un effort doit être réalisé, parce que deux heures de programmes par jour, ce n'est quand même pas beaucoup. Je serai extrêmement attentive à ces propositions qui seront mises sur la table par Wallimage parce que comme je vous le disais, en termes de leviers économiques, on a là également des atouts qui devront être mieux valorisés demain.