Le tatouage « esthétique » d’animaux domestiques

Monsieur le Ministre,

Je vois relatée dans la presse une nouvelle mode qui consiste à faire tatouer, voire à « piercer », son animal domestique...

Je ne parle pas ici du tatouage qui permette l'identification, mais bien de tatouages « graphiques » qui se pratiquerait sur des animaux de compagnie !

J’apprends qu’un « artiste » belge, Wim Delvoye pour ne pas le citer, ferait même élever des cochons en Chine pour pouvoir, justement, les tatouer…

La bêtise – sans mauvais jeu de mot – semble décidément n’avoir aucune limite.

Même si cela se fait sous anesthésie - ce dont on n’est même pas certain - j’estime pour ma part que cette pratique constitue sans nul doute une maltraitance, pour le simple divertissement de quelques personnes, et sans aucune considération pour le bien-être de l’animal.

Monsieur le Ministre a-t-il déjà entendu parler de ce phénomène ? Quelle est sa position vis-à-vis de telles pratiques ?

Bien qu'encore anecdotique, ne craignez-vous pas que cette mode se développe dans notre Région ?

Des mesures ne devraient-elles pas, d'ores et déjà, de manière préventive, pouvoir être prises pour interdire de telles pratiques dans notre pays, et à tout le moins sur le territoire wallon ?

Je vous remercie d’avance pour votre réponse.

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

Madame la Députée, la question du tatouage sur animaux n'est pas neuve et la loi du 14 août 1986 sur le
bien-être animal permet de sanctionner ces pratiques.
 

D'une part, l'article 17bis de la loi interdit d'effectuer sur un animal des interventions entrainant l'amputation
ou la lésion d'une ou plusieurs parties sensibles du corps. Des exceptions existent à ce principe pour des
raisons vétérinaires ou zootechniques, mais le tatouage esthétique n'entre pas dans ces catégories.
 

D'autre part, l'article 36 de la loi punit par une infraction de troisième catégorie au sens du Code de
l'environnement celui qui utilise un animal à des fins de dressage, de mise en scène, de publicité ou à des fins similaires, dans la mesure où il est évident qu'il résulte de cette utilisation des douleurs, des souffrances ou des lésions évitables, ainsi que celui qui détient ou commercialise des animaux teints.
 

Nos services d'inspection sont au courant de ces règles et des actions à entreprendre pour faire cesser
toute pratique qui y serait contraire, même si aucun cas n'est aujourd'hui recensé en Wallonie. Les cas dont
quelqu'un serait témoin en Wallonie peuvent être déclarés via le formulaire de plainte en ligne sur le portail de la Wallonie.
 

Réplique de la Députée S. MOUCHERON

Je vous remercie. Voilà une réponse qui a le mérite d'être claire. Peut-être qu'en vue d'un éventuel phénomène de mode, cela vaudrait peut-être la peine de rappeler que ce genre de pratique n'est pas toléré chez nous.