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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Questions orales Les conséquences pour la Région wallonne du ralentissement de l’économie chinoise

Les conséquences pour la Région wallonne du ralentissement de l’économie chinoise

29 septembre 2015 | Question orale de M-D SIMONET au Ministre MARCOURT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

 

La Chine s’apprête probablement à connaitre cette année une croissance exceptionnellement faible, avec une économie qui risque de tourner au ralenti. Au moins d’aout, Pékin a d’ailleurs dévalué plusieurs fois le yuan pour tenter de relancer la dynamique.
On le sait, les économies sont aujourd’hui très fortement interdépendantes et par conséquent, diverses craintes peuvent naitre du côté wallon.


Tout d’abord, en termes d’exportation : récemment, vous rappeliez la progression des exportations wallonnes en Chine tant à court terme qu’à plus long terme, avec des chiffres en 2014 en progression de 8,5 % par rapport à l’année précédente et de 69,5 % par rapport à dix ans plus tôt. Toutefois, une croissance en berne implique bien souvent un affaiblissement de la demande. Par ailleurs, la dévaluation de la monnaie chinoise implique que les exportations - notamment wallonnes - en direction de la Chine seront également moins concurrentielles et pourraient dès lors diminuer.


Deuxièmement, il me semble important d’également aborder la question des investissements chinois sur notre territoire – je pense notamment au récent projet d’incubateur chinois à Louvain-la-Neuve.
Monsieur le Ministre, à ce stade encore précoce, il peut être difficile de prévoir l’impact précis d’un tel ralentissement. Toutefois, comment appréhender cette évolution? Les craintes sont-elles justifiées ? Nos représentants en Chine ont-ils déjà entamé des contacts à ce sujet ? Quelles actions mettre en œuvre afin que ce ralentissement ne porte préjudice aux échanges commerciaux, scientifiques et technologiques ?

D’avance, je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse du Ministre JC MARCOURT 

 

Madame la Députée, si l'on prend le rapport du très sérieux Economist Intelligence Unit, la croissance de la Chine
devrait être de 6.84 en 2015 contre 7.40 en 2014, ce qui demeure élevé.

De plus, il était prévu de longue date que le taux de croissance de la Chine ne pourrait être maintenu ad vitam aeternam.

Il faut également relativiser l'interdépendance des économies de notre Région et la Chine. En 2014, la Chine représentait moins de 1 % des exportations de la Wallonie.

Les pays qui vont surtout souffrir de la baisse de régime de l'économie sont les pays exportateurs de matières premières. En tout cas, ce sont eux qui vont souffrir en premier lieu.

Les effets négatifs auront évidemment des effets multiplicateurs ou indirects par ceux qui exportent en Chine et qui exporteront moins, mais il y a aussi tout l'impact de l'émergence de l'économie chinoise. On le voit bien dans les télécommunications où les producteurs d'appareils de télécommunication chinois arrivent aujourd'hui comme concurrents directs, notamment d'Apple ou de Samsung, ce qui, évidemment, génère une deuxième forme de
concurrence.

Si l'on prend toute l'Afrique subsaharienne, qui est une région avec de nombreux minerais achetés par la Chine, elle ne représente que moins de 1 % des exportations wallonnes également en 2014. Ainsi, si toutes nos exportations diminuaient vers la Chine, cela n'aurait pas d'impact direct.

Ce qu'il me paraît plus important à voir aujourd'hui par rapport à la Chine, c'est que la Chine a craint une surchauffe importante de son économie et a vécu une correction brutale de la Bourse en raison elle-même
d'une croissance de celle-ci de manière extrêmement forte dans les dernières années. Cela a eu pour effet une
perte importante de la valorisation boursière en Chine qui a un effet déstructurant sur le climat économique.

Ce qui me paraît le plus clair, c'est la capacité des autorités chinoises qui, comme vous le savez, pilotent de manière beaucoup plus directe encore leur économie que la plupart des autres grandes puissances du monde, c'est de voir dans quelle mesure cette volonté d'éviter la surchauffe de l'économie chinoise peut être mise en équilibre avec la volonté d'augmenter le niveau de vie moyen de la population chinoise, ce qui n'a pas encore été le cas aujourd'hui.

Cela fait partie des grands chantiers mis en place par le Président Xi Jinping et c'est un élément tout à fait
essentiel.

La place que la Chine occupe aujourd'hui dans le monde, notamment en étant son premier banquier international, fait évidemment que la déstabilisation du régime économique que devrait vivre la Chine n'aura pas un impact direct pour nous, mais aura un impact direct sur le monde dont nous aurons, le cas échéant, à subir les conséquences.

Cela démontre à quel point il y a nécessité pour la politique européenne d'avoir une politique d'innovation et de nouveaux produits extrêmement forte et de renforcer la croissance économique dans notre région.
Quand je dis notre région, ce n'est pas la Wallonie, c'est bien l'ensemble de l'Europe des 28, voire de l'Europe
prise au sens du continent et de trouver un rééquilibrage dans les rapports de force entre la puissance économique mondiale, que ce soit les États-Unis, l'Europe, l'Inde, la Chine ou l'Afrique qui a un potentiel de croissance aussi extrêmement important.

Pour terminer, je voudrais indiquer qu'il n'y a pas aujourd'hui de remise en cause des différents investissements chinois. Comme vous le savez, le projet de CBTC est un projet extrêmement ambitieux soutenu par la Chine et qui, jusqu'à présent, continue son développement, mais il faut bien se dire que ce sera un développement à moyen terme et pas à court terme.


Réplique de la Députée MD SIMONET

 

Merci, Monsieur le Ministre.

D'une part, je prends note que le projet continue, mais, bien entendu, que c'est un investissement important et
donc à moyen terme pour l'incubateur.

D'autre part, c'est vrai que la meilleure solution est évidemment de renforcer notre croissance en Europe et là, il y a matière à s'entendre, ne fût-ce qu'au niveau européen et il y a certainement du travail à réaliser.

D'autre part, en Chine, et vous l'avez souligné, l'accent est également de plus en plus mis sur la consommation et les services intérieurs et l'épargne – la Chine est un pays qui a le taux d'épargne le plus élevé – et donc il y a aussi, hélas, avec ce taux d'épargne, c'est le banquier du monde, mais en interne, une demande, une création de classe moyenne et peut-être des opportunités pour nos entreprises wallonnes à se profiler dans des services et des produits plus de consommation et des perspectives à suivre.
Je vous remercie.


 

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