Les dangers de l’hydroélectricité

Monsieur le Ministre,

La Maison wallonne de la pêche vient de rappeler, quelques jours après l’ouverture de la pêche en Wallonie, le danger que représente l’hydroélectricité pour les poissons des cours d’eau wallons.
Selon elle en effet, même si l’hydroélectricité est considérée comme une alternative « propre » étant donné que sa faible empreinte écologique, les centrales hydroélectriques auraient, aux dires de la Maison, « des effets néfastes majeurs sur les milieux aquatique ». Il est aussi pointé notamment l’importante mortalité des poissons qui périssent au passage des turbines. Plus globalement, les perturbations de tout l’équilibre des rivières est pointé.

Monsieur le Ministre, partagez-vous cette analyse ? La Maison wallonne de la pêche recommande d’installer des aménagements spécifiques dans le but de protéger les milieux aquatiques. Cela est-il envisageable ? Des technologies et installations sont-elles déjà mises en place dans le but de protéger l’environnement ? Plus globalement, pouvez-vous nous faire le point sur le nombre de centrales hydroélectriques installées en Wallonie et sur leur capacité de production ?

Je vous remercie, Monsieur le Ministre

Réponse du Ministre P. FURLAN 

Monsieur le Député, l'hydroélectricité est un des systèmes énergétiques ayant la plus faible empreinte écologique
et c'est dans cette perspective que je suis engagé à la promouvoir sur les cours d'eau de Wallonie.
L'hydroélectricité contribue à la réponse aux défis énergétiques et environnementaux globaux. Nul ne doute, aujourd'hui, que le changement climatique en cours aura des effets sur nos rivières et nos populations piscicoles. C'est aussi pour y remédier qu'il est important de miser sur la production d'électricité renouvelable et, notamment, l'hydroélectricité.

Comme toutes les activités humaines y compris la navigation, la pêche ou les rejets d'eaux usées, les centrales hydroélectriques ont une incidence sur l'écosystème du cours d'eau. Les centrales hydroélectriques prélèvent un débit d'eau, le turbinent et le remettent dans le cours d'eau. Il faut bien évidemment s'assurer de la mise en œuvre de solutions qui limitent le passage des poissons dans les turbines ou recourir à des systèmes ichtyocompatibles. Ces aménagements existent actuellement pour que l'activité soit réellement respectueuse de l'environnement et l'expérience wallonne, belge et étrangère en la matière s'étoffe : grilles fines, goulottes de dévalaison, turbines ichtyocompatibles, passes à poissons à dimensionnement efficace et la connaissance des
conditions d'exploitation optimales au niveau du débit réservé.

Par ailleurs, les gestionnaires de cours d'eau non navigable au niveau régional imposent aux porteurs de projets la mise en place de tels dispositifs et de telles conditions d'exploitation de façon systématique. La réglementation est en cours de modification et est attendue pour 2017, suivant le calendrier proposé dans les plans de gestion par districts hydrographiques actuellement soumis à enquête publique.

En ce qui concerne l'état actuel de l'hydroélectricité en Wallonie, fin 2015, le parc hydroélectrique wallon dénombre 118 centrales qui produisent de l'électricité à partir de la force des cours d'eau wallons. Il totalise une puissance installée de 104,2 mégawatts et il produit ainsi de l'ordre de 300 gigawattheures par an d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de plus de 80 000 logements. Il permet ainsi d'éviter les
émissions de 137 000 tonnes de CO2 par an.

Réplique du Député J. ARENS

Merci, Monsieur le Ministre, pour votre réponse. Je trouve effectivement que 80 000 logements qui sont déjà fournis en électricité par ce type de production est intéressant. Vous me rassurez également au niveau des dispositifs mis en place pour respecter l'environnement et, en particulier, la vie aquatique.