Les évolutions dans le dossier Ethias

Monsieur le Ministre,

Le dossier « Ethias » a refait l’actualité, ces derniers jours. En effet, alors qu’un plan de redressement définitif aurait dû être présenté à la BNB fin novembre, nous apprenions qu’un délai supplémentaire de trois mois aurait été donné à l’assureur.

Bien que la deadline ait été repoussée, j’aurais aimé faire le point avec vous sur les évolutions dans le dossier, depuis notre dernier échange.

On sait qu’une nouvelle réunion devait avoir lieu il y a quelques jours. Un nouveau document a-t-il été présenté ?
En octobre dernier, le projet de plan, présenté à la Banque Nationale, prévoyait d’arriver à un ratio de solvabilité de 150% en 2017, la norme étant de 100%. L’objectif est-il toujours celui-là ?

Quel bilan tirer de l’opération visant à clôturer un maximum de comptes First A ? L’objectif visé est-il atteint ? Quelle proportion de comptes first non clôturés reste-t-il ? On évoquait une réassurance de ces comptes First non fermés mais il semblerait que la BNB n’y soit pas favorable. Confirmez-vous cette information ? Cette option est-elle abandonnée ?

Quelles nouvelles mesures pourraient encore, à ce stade, être envisagées ?
Par ailleurs, comme je l’évoquais en octobre, il s’agit de rassurer les travailleurs de NRB, filiale informatique d’Ethias. Quelles évolutions et quelles perspectives à ce sujet ? Les positions ont-elles évolué ? Le Conseil d’Administration d’Ethias a-t-il à nouveau confirmé sa volonté de maintenir ses parts au sein de l’entreprise ? Surtout, quelles garanties, aujourd’hui, pour l’emploi au sein de NRB ? Vous rappeliez en octobre que la Wallonie était disponible, avec « ses outils financiers et autres acteurs » pour consolider l’ancrage en Wallonie. Avez-vous été sollicités d’une quelconque manière ?

Par ailleurs, en octobre, vous précisiez ne pas avoir fait l’objet de sollicitations pour une recapitalisation mais vous ne sembliez pas exclure un examen de cette option. Qu’en est-il aujourd’hui ? Avez-vous été sollicités ? Des contacts avec les autres actionnaires ont-ils été entamés à ce sujet ?

D’avance merci pour vos réponses.

Réponse du Ministre JC MARCOURT 

Madame la Députée, dans ce dossier il est difficile de rentrer dans le détail spécialement du programme de rétablissement financier. Comme vous l’avez indiqué vous-même, il existe une différence entre la demande formulée par la Banque nationale, qui est d’atteindre 150 % de ratio de solvabilité, ce qui reste l’objectif de l’entreprise, de manière à avoir un buffer suffisant face au risque de volatilité par rapport à l’exigence de Solvency II qui est de 100 %.

Par ailleurs, on peut constater malheureusement que dès que des échanges ont lieu, certains croient opportun de le communiquer aux médias, ce qui n’améliore pas toujours la capacité d’un traitement apaisé du dossier.

Un premier programme de redressement a été envoyé à la Banque nationale et, comme demandé par Ethias, la banque a fixé à mi-février le délai pour que ce plan soit complété et précise la liste des mesures visant à améliorer son profil de risque.

Pour ce faire une série de mesures sont déjà opérationnalisées. D’autres sont en voie de concrétisation.

La sortie du compte « First » en est une, qui a dépassé l’objectif initialement fixé et qui a permis d’améliorer de plus de 10 % le ratio de solvabilité.
L’encours des comptes non clôturés est passé sous la barre du milliard. Comme vous le savez, la société a souhaité prolonger d’une semaine la capacité pour les clients de continuer à solder leurs comptes. La réassurance sur le solde reste – nonobstant les remarques de la Banque nationale – une option et jusqu’à aujourd’hui je n’ai pas entendu la raison concrète qui empêcherait cette réassurance de s’opérer.

La transformation de tout ou partie de l’emprunt obligataire de 278 millions d’euros conclu par Vitrufin en est une autre encore à l’examen. Si le levier interne ne suffit pas à rencontrer l’objectif, l’augmentation des fonds propres devra alors être envisagée et je vous confirme que nous souhaitons examiner avec les autres actionnaires cette hypothèse.

La clôture de l’opération switch permettra d’affiner les besoins et donc éventuellement de commencer, s’il échet, les discussions.

Dans ce cadre, la question du lien actionnarial, tel qu’il existe entre Ethias et NRB, a été posée. Le comité de direction d’Ethias a cependant conclu que ce maintien gardait tout son sens. Là aussi, si les choses devaient évoluer, nous entendons prendre des initiatives afin que nous puissions construire un ancrage pour cette entreprise qui est non seulement rentable, mais dont l’activité est extrêmement importante pour la Wallonie et colle à la stratégie numérique de notre gouvernement.

Je conclurai en rappelant une fois de plus que la meilleure preuve du potentiel d’Ethias ce sont évidemment les offres de reprise que nous recevons de toutes parts et qui montrent bien que, pour une entreprise que certains plaignent, elle dégage une rentabilité sur fonds propres de plus de 10 %. Je crois que beaucoup d’entreprises souhaiteraient faire de même.

Il est donc évident que ce dossier reste fondamental, non seulement pour la région où le siège de cette entreprise est implanté, mais pour toute la Wallonie puisqu’il s’agit de la première société de services dont le siège est en Wallonie et il m’apparaît dès lors extrêmement important d’en suivre avec attention son évolution.

Réplique de la Députée M.-D. SIMONET

Très rapidement. Je remercie M. le Ministre pour ces informations. Je prends note que l’augmentation des fonds propres n’est pas exclue et que c’est une hypothèse à laquelle vous restez très attentif, ainsi qu’à la volonté de garder le lien entre Ethias et NRB et, en toute hypothèse, que vous êtes disponible pour toute initiative afin de maintenir cet ancrage en Région wallonne qui, vous l’avez rappelé, colle particulièrement bien avec la stratégie numérique et je vous remercie de ces différentes réponses.