Les parcours Vita

Monsieur le Ministre,

Il y a une trentaine d'années, les parcours Vita ont fleuri un peu partout sur le territoire wallon, principalement sur des lieux de promenades bucoliques, forestiers ou aux abords des cours d'eau. Trois décennies plus tard, ces infrastructures ont connu des destinées très variables, selon l'entretien qui leur a été dévolu par les organismes de gestion. De nos jours, il faut bien constater que la plupart de nos parcours santé n'ont pas la grande forme... Il faut dire que ces modules, généralement en bois, tombent en décrépitude avec le temps et sont souvent achevés par les vandales. De ce fait, même lorsqu'ils subsistent, ils ne font plus l'objet de promotion de la part des responsables touristiques ou des élus locaux, qui peuvent même en déconseiller l'utilisation vu la dangerosité. Ou qui ont même souvent été amenés au démantèlement complet.
Pour prendre un exemple que je connais bien, dans ma Ville de Péruwelz, le parcours santé du Bois de Bonsecours a été retiré il y a déjà pas mal d’années.

Or, ces infrastructures étaient un prétexte ludique de promenade, et de réaliser quelques exercices physiques, dont notre santé a bien besoin! Ce parcours Vita amenait un monde fou dans notre forêt. On y voyait les familles, parents et enfants, s’exténuer et rire sur ces infrastructures originales. Et profiter en même temps de la beauté du milieu forestier tout en le respectant.

Je pense plus spécifiquement à la santé de nos jeunes, et de nos aînés. En effet, ces équipements sont par exemple utilisés par les mouvements de jeunesse, lors de leurs activités ou camps. Par ailleurs, à côté des modules davantage destinés aux "enfants", d'autres sont conçus à destination plus spécifique des aînés. Selon mes informations, Marche-en-Famenne, qui se lançait dans le concept "Ville des aînés" en 2012, en dispose de quelques-uns, dans des matériaux plus résistant au temps que le bois. Du côté de Verviers, le parcours Vita du champs des oiseaux plus "classique" a récemment bénéficié de subsides pour sa remise à neuf.

Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous renseigner sur le nombre de parcours santé installés en Wallonie par le passé? Combien existent encore, et combien sont toujours opérationnels? Combien ont reçu des subsides pour leur remise à neuf? Prévoyez-vous un plan général de réhabilitation de ces parcours, voire de création de nouveaux, en des lieux appropriés? Notamment en bordure des cours d’eau ? Des parcours orientés "séniors" sont-ils envisagés? Comment éviter de reproduire les écueils du passé (vandalisme et entretien compliqué)? Quels matériaux privilégier ?

D’avance, merci pour vos réponses,

Réponse du Ministre R. COLLIN

Comme vous, Madame la Députée, la politique de promotion des sports outdoor est une de mes principales priorités.
 

Je reconnais dans les sports outdoor un lieu d'expression privilégié de la transversalité du sport. Un point de convergence entre le sport, la santé et la nature.
 

De plus, les études récentes montrent à souhait que la pratique du sport ne peut plus être uniquement
abordée à travers les fédérations et les clubs. Septante pour cent des sportifs wallons pratiquent leur passion en dehors d'un club. Les infrastructures outdoor permettent donc de répondre à cette demande tout en offrant au public jeune – mais à tous les publics aussi – un lieu de découverte d'un sport pouvant déboucher sur une adhésion à un club.
 

C'est pourquoi je ne cesse d'encourager les communes à investir dans les lieux de pratiques sportives en plein air. Il est crucial que nous nous adaptions à l'évolution des pratiques sportives, à travers les espaces multisports au coeur des quartiers et des villages, les modules de fitness outdoor, les parcours Vita, l'hébertisme, les pistes finlandaises, les parcours BMX. Les possibilités sont multiples.
 

De plus, j'ai demandé à mon administration, le SPW Infrasports, de remettre à jour et étoffer l'ensemble des
fiches techniques portant sur ces infrastructures. De ce fait, chacun de mes encouragements pourra être suivi d'une aide technique didactique offerte aux communes candidates.
 

Il est essentiel d'inclure dans l'approche des infrastructures sportives l'aspect de la pérennité de l'investissement.
 

Comme pour les terrains synthétiques et les piscines, je compte offrir aux sports outdoor des infrastructures
pensées et conçues pour durer.
 

Quant à des cas de décrépitude de structures en bois, les études produites par le SPW Infrasports montrent que le comportement dans le temps du bois massif n'est pas inférieur à celui de l'inox – hors détérioration volontaire, bien entendu.
 

Il faut aussi rappeler la responsabilité des dépositaires de ces infrastructures : il appartient aux communes évidemment, en première ligne, de veiller au bon entretien, à la préservation et à la sécurité des installations.
 

Cadasports recense 34 parcours Vita en Wallonie ; 19 d'entre eux ont été subsidiés par la Wallonie. Je
souhaite que le mouvement de développement de ces infrastructures s'intensifie. Pour ce faire, j'ai désiré
préserver le budget alloué autant que les pourcentages d'intervention de la Région. À mon initiative, le SPW
Infrasports intensifie l'encadrement technique de ces infrastructures.
 

J'espère sincèrement que ce travail convaincra les bourgmestres et échevins à déposer des projets et puis
surtout, par la suite, à veiller à en garantir la pérennité.
 

Réplique de la Députée V. WAROUX

Monsieur le Ministre, merci pour votre enthousiasme. J'espère que nous aurons l'occasion d'aller essayer certains de ces équipements ensemble, un de ces jours. Vraiment, merci beaucoup.
Je crois que cela va faire plaisir parce que dans l'esprit des gens, c'étaient des images, là aussi je parlais
de sorties en famille, et cetera, et donc c'est vraiment bien que vous soyez habité par le sujet.