Les populations d’abeilles

Monsieur le Ministre,

L’évolution des populations d’abeilles domestiques préoccupe les citoyens depuis de nombreuses années. De l’avis de nombreux spécialistes, ces populations sont en diminution notamment à cause de l’usage des pesticides. Afin de lutter contre ce phénomène, notre région a mis en place de nombreuses initiatives dont le plan Maya.

D’autres contestent cependant cette opinion en s’appuyant notamment sur de récentes études de l’INRA et du CNRS ainsi que de l’ANSES. Selon celles-ci, le nombre global d’abeilles domestiques dans le monde a augmenté depuis 50 ans, le nombre de ruches passant de 50 à 80 selon la FAO. Si cette croissance est due principalement aux pays du sud, il semble que la population est demeurée stable dans nos pays industrialisés et que la quantité comme la qualité du miel produit demeure stable.

Monsieur le Ministre :

- Disposez-vous des chiffres sur les ruchers en Wallonie depuis 20 ans ?
- Disposez-vous d’un état de la santé des ruches ?
- Disposez-vous de données sur la quantité et de la qualité des miels produits depuis 20 ans ?
- Quel bilan tirez-vous du plan Maya et quelles sont les perspectives pour celui-ci en 2016 ?

Je vous remercier pour vos réponses,

Réponse du Ministre R. COLLIN 

Monsieur le Député, dans le cadre du lancement du programme apicole 2013-2016, 52 320 ruches étaient recensées en Wallonie, selon les chiffres du BIRB en 2013.

La tendance actuelle est cependant à la baisse, car même si le nombre d'apiculteurs a augmenté, cette dynamique ne parvient pas à compenser les sévères pertes de ruches connues ces dernières années.

En effet, depuis plusieurs années un phénomène d'affaiblissement et de mortalité des colonies d'abeilles est constaté dans de nombreux pays, dont la Belgique. Les causes de ce dépérissement sont multifactorielles et,
par conséquent, difficiles à isoler.

En Wallonie, depuis 2011, une étude sur les causes de mortalité des abeilles est menée dans le cadre du plan
Maya. Ce point étant crucial, mon administration va mettre en place un suivi des populations sous la forme
d'un sondage à l'échelle régionale qui devra permettre de dégager un maximum d'informations utiles pour la
suite et qui aura une valeur officielle. Cette action impliquera la collaboration des Fédérations d'apiculteurs
wallonnes, du Centre apicole de recherche et d'informations, le CARI, et du Centre wallon de Recherches agronomiques, le CRA-W.

Concernant la quantité du miel, une diminution légère est analysée entre 2014 et 2015, mais la production reste presque similaire d'année en année.
Afin de promouvoir la qualité de nos produits et de les valoriser davantage, un cahier des charges IGP Miel de
Wallonie est en cours d'étude et devrait être introduit cette année auprès de l'Union européenne.

Cinq ans après le lancement du plan Maya, le bilan est très positif. Les communes et provinces Maya poursuivent leurs engagements, à la fois en termes de plantations et de sensibilisation du public.

Dans ce contexte, j'ai souhaité que la formation et l'encadrement du secteur apicole soient une priorité et qu'elle soit mise en œuvre afin de permettre le développement du secteur. Il est indispensable que l'apiculteur amateur, semi-professionnel ou professionnel puisse bénéficier de conseils de qualité en vue d'une conduite durable de son rucher.

Les perspectives sont la poursuite et la dynamisation des engagements de ce plan multiacteurs à destination des communes, provinces, particuliers, apiculteurs et la mise en œuvre d'actions de sensibilisation vers de nouveaux publics cibles tels que notamment les entreprises.
 

Réplique du Député F. DESQUENES

Merci, Monsieur le Ministre.

Je note de votre réponse que si l'on constate des dépérissements dans certaines colonies d'abeilles, par contre, nous n'avons pas aujourd'hui d'approche scientifique concernant l'évolution du nombre de ruches domestiques dans nos campagnes, que par contre c'est une priorité pour vous dorénavant d'établir, avec les acteurs institutionnels. C'est une excellente chose que d'objectiver la situation.

Je me réjouis que le plan Maya se poursuive en 2016, parce que, quelle que soit la situation de nos ruches, et cetera, les initiatives et la dynamique positive pour la biodiversité, pour la protection des espaces naturels et le développement d'aires protégées ne peuvent être que bénéfiques à la fois à la nature, mais également à nos concitoyens.