Les projets de RER à Charleroi et Liège

Monsieur le Ministre,

Je ne suis pas seul à avoir été pour le moins étonné par les récents articles faisant état des projets de RER autour de quatre grandes villes du pays, dont Liège et Charleroi. Certes, la mise à l’étude de « réseaux express régionaux » figure explicitement dans l’accord du gouvernement fédéral. Mais, dans le contexte que nous connaissons, les informations publiées soulèvent forcément de nombreuses questions tant auprès du grand public que des représentants politiques.

L’objectif de ce plan « Angelic » (acronyme des villes concernées) serait de mettre en œuvre des nouvelles solutions de mobilité locales, pour irriguer les grands centres urbains à forte densité de population. Ces réseaux suburbains rayonneraient sur une trentaine de kilomètres.
C’est encore très vague. L’expression RER est propre à susciter la confusion. Il évoque en effet le grand projet en cours autour de Bruxelles, des investissements gigantesques et exclusivement ferroviaires. Et nous savons les immenses difficultés et les retards s’agissant de faire aboutir ce projet.
Il conviendrait donc de définir assez précisément le concept - c’est ma première question au Ministre.

Autre question fondamentale : la mise sur pied de ces réseaux pourrait-elle impliquer des investissements dans de nouvelles structures ? Si oui, à charge de quel(s) budget(s) ? Les efforts d’économie imposées par le gouvernement fédéral hypothèquent déjà la réalisation du plan d’investissements.
Dans le cas particulier de Charleroi, on songe immanquablement au projet très ambitieux de métro lancé il y a une quarantaine d’années. Nous savons qu’au final, on est bien loin du projet initial. Sera-t-on amené à remettre ce dossier sur la table, à reconsidérer la pertinence de telle ou telle antenne qui avaient été prévues à l’origine et abandonnées par la suite ?

S’agit-il plus simplement de mieux coordonner les moyens existants, principalement les trains de la SNCB et les bus des TEC. Nous avions la naïveté de croire que cet effort de coordination était déjà une réalité. La SRWT et nos TEC n’ont pas pour vocation de faire rouler des bus selon des horaires et des trajets arbitraires, sans tenir compte de l’offre de transport des chemins de fer… L’information principale réside-t-elle dans le fait que les interlocuteurs seraient désormais sur pied d’égalité et que les TEC ne seraient plus entièrement tributaires des choix imposés par la SNCB.

Par ailleurs, nous nous sommes plusieurs fois insurgés dans cette assemblée contre la position de la ministre fédérale selon laquelle les transports wallons n’avaient qu’à compenser la réduction de l’offre qu’occasionne un peu partout le nouveau plan de transport en vigueur depuis décembre dernier. Cette dérive n’est-elle pas à craindre dans la configuration de ces futurs réseaux suburbains ?

Le timing peut aussi étonner : ces nouvelles offres locales adaptées devraient être intégrées dans la prochaine mouture du plan de transport de la SNCB, annoncée pour 2017. Cela peut sembler assez court comme délai, surtout si ces projets sont ambitieux et très innovateurs. Ce délai vous semble-t-il tenable ?

L’administrateur général de la SRWT a indiqué que des contacts ont déjà établis avec les partenaires impliqués, dont bien sûr la SNCB. Le confirmez-vous ? Qui est à l’inititative ? Quels sont les interlocuteurs en présence et qui fixe les objectifs et les échéances ? Un budget spécifique est-il prévu pour la mise en œuvre de ces projets ? Globalement, nous vous remercions d’avance de préciser leur contour et de les placer dans leur juste mesure.
 

Je vous remercie pour vos réponses.

Réponses et répliques voir lien ci-dessous :

nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2014_2015/CRIC/cric152.pdf