Les quartiers nouveaux et le développement rural

Monsieur le Ministre,

Votre collègue en charge de l’aménagement du territoire vient de reconnaitre 10 « quartiers nouveaux Ceux-ci ne concernent que les villes et attireront inévitablement la population vers les centres urbains et ce, à certains endroits, au détriment du développement des villages.
Monsieur le Ministre,
Comme Ministre en charge de la ruralité, comptez-vous développer des projets similaires pour le milieu rural ?
Si oui, envisagez-vous des critères de superficie spécifiques au milieu rural ?
Si non, que comptez-vous développer comme projets pour que survivent nnos villages ?

Je vous remercie,

Réponse du Ministre R. COLLIN

Monsieur le Député, je conçois la politique de la ruralité comme une politique transversale qui requiert une attention permanente et une action à tous niveaux.

Elle touche toutes les compétences, à tous niveaux de pouvoir, fédéral, régional, communautaire et européen aussi.

La défense des territoires ruraux et de leurs populations, c'est l'accès aux services publics, c'est l'offre publique de transport et la mobilité, ce sont les écoles et la formation, par exemple. Je suis le gardien des intérêts ruraux dans toutes ces matières et j'agis résolument envers les pouvoirs compétents, dans l'interpellation et le dialogue.

C'est aussi la prise en compte de la dimension rurale dans toutes les matières gérées par le Gouvernement wallon, au-delà de la politique de développement rural stricto sensu, dont je suis directement responsable.
Ainsi, au niveau wallon, mon action ne se limite pas aux nombreux projets que je développe dans le cadre des
programmes communaux de développement rural et aux mesures que je mets en œuvre via le Programme wallon
de développement rural, le PWDR.

Comme ministre du Tourisme, je stimule également fortement le tourisme rural, notamment par mon action en faveur du tourisme à vélo qui se traduit cette année par l'opération « 2016, année du vélo », ou par la mesure PWDR destinée à investir dans les petites infrastructures touristiques.

Dans une collaboration constructive avec mes collègues, je développe d'autres initiatives en faveur des zones rurales, telles que la promotion des espaces ruraux dans le Plan wallon du Numérique, l'appel à projets PWDR visant l'équipement des villages en espaces multifonctionnels, celui destiné à créer et à développer des infrastructures de la santé et à lutter contre la pénurie de certains praticiens en zone rurale.

Quant aux quartiers nouveaux d'habitat, qui fournissent l'occasion de votre question, je dois vous rappeler qu'ils sont destinés prioritairement à rencontrer le défi démographique auquel la Wallonie doit faire face. Il s'agit d'offrir aux nouveaux habitants des conditions d'accueil et de vie tenant compte de tous les aspects d'une politique wallonne responsable: la gestion parcimonieuse du territoire et des sols, l'équité sociale, le respect du patrimoine et de l'environnement, la vitalité des noyaux d'habitat anciens et nouveaux, la mobilité, la qualité de vie et enfin le développement harmonieux de la Wallonie, dans l'équilibre entre les zones urbaines et les zones rurales.

Je peux vous dire que j'ai veillé à ce que cet équilibre soit respecté : sur les dix quartiers nouveaux retenus par le jury, step concernent des communes rurales : Bastogne, Marche-en-Famenne, Leuze-enHainaut, ou semi-rurales : Andenne, Arlon, Binche, Tubize.

La vitalité des zones rurales, ce n'est pas seulement la vitalité des villages, qui retient une part substantielle de mon action. C'est aussi celle de leurs villes-nœuds, qui constituent le moteur indispensable de leur croissance et le fer de lance de leur développement.
Sans villages, les zones rurales n'ont ni vie ni substance.
Mais sans les villes rurales qui les portent, elles n'auront pas non plus d'avenir.

Réponse du Député J. ARENS

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse vraiment très complète, mais malheureusement je dois quand même constater qu'il n'y a pas de critère spécifique au niveau des quartiers nouveaux pour les villages.

J'ai bien précisé tout à l'heure que l'on ne peut pas, dans un village de 200 habitants, développer un quartier
nouveau qui fait 25 hectares ou 30 hectares. Je crois que tout le monde est conscient de cela et moi je vous
demande, Monsieur le Ministre, comme ministre de la Ruralité, d'insister auprès de votre collègue en charge de
l'Aménagement du territoire d'accepter des projets de quartiers nouveaux de moindre ampleur pour qu'ils
puissent réellement coller à la réalité rurale que vous défendez tant.