Les relations entre la Wallonie et la Russie

 
Monsieur le Ministre-Président,

La visite officielle du Premier Ministre à Moscou a été l’occasion de revenir sur une série de thématiques diverses. Monsieur Michel y a défendu les intérêts stratégiques de notre pays. Cette visite fut également l’occasion d’évoquer les sanctions économiques, notamment l’embargo sur les fruits belges.

Monsieur le Ministre-Président, quelles sont les relations, d’un point de vue diplomatique et sur le plan des relations internationales, que la Wallonie entretient actuellement avec la Russie ? Partagez-vous le message de dialogue et d’ouverture que le Premier Ministre a présenté lors de la visite ? Avez-vous reçu des informations suite à cette visite et les répercussions pour la Wallonie des conclusions des différents échanges ? Qu’en est-il par rapport à l’éventualité de la levée de l’embargo malgré les sanctions votées par les instances internationales ?
Je vous remercie, Monsieur le Ministre-Président.

Réponse du Ministre-Président W. BORSUS 

Madame la Députée, WBI n’a plus de relations institutionnelles diplomatiques régulières avec la Russie, hormis la présence d’un lecteur de langue et de littérature française en poste a l’Université de SaintPétersbourg.

Par ailleurs, depuis le 1er août, on sait qu’il y a un poste de l’AWEx qui a été ouvert a Moscou.

L’accord de coopération qui lie la Belgique, unitaire a l’époque, et l’URSS, a l’époque, remonte a 1956. Il avait, a l’époque, des commissions mixtes et paritaires qui se sont réunies régulièrement, mais ce, jusqu’en 2012. Les projets retenus ont été régulièrement dans les domaines des sciences, des mathématiques, de la chimie ou du spatial. Ils consistaient aussi a promouvoir la langue française et l’échange d’un certain nombre d’expertises, notamment dans le monde des médias.

La Russie demeure un partenaire stratégique, diplomatique, économique, culturel et scientifique.

On sait que dans ce type de situations, on est toujours partagé entre deux possibilités.

La première est de dire que, a la suite des événements intervenus en Crimée, en Ukraine, nous nous tenons a l’écart, nous nous inscrivons dans le cadre d’un embargo non seulement économique sur un certain nombre de matières ou d’échanges, mais aussi en ce qui concerne les contacts.

La deuxième est de tenter d’établir des éléments dialogue, de tenter de tracer des perspectives de chemin pour faire évoluer la situation, tant du point de vue politique, diplomatique, que du point de vue socioéconomique.

C’est ce chemin-la qui a été choisi par le Premier ministre. Je me suis entretenu précédemment avec d’autres délégations, notamment la délégation autrichienne, qui avaient été présentes a Moscou. J’ai eu l’occasion d’avoir des entretiens directs avec les personnes, après leur séjour a Moscou et avant, par exemple, de la délégation autrichienne, a l’époque. Je n’ai pas encore eu l’occasion, depuis la semaine dernière, de faire, avec le Premier ministre, le débriefing de l’entretien qui a eu lieu a Moscou, mais c’est mon intention de le faire avant la fin de cette semaine, de manière a pouvoir débriefer en ce qui concerne le résultat de ces contacts, notamment a propos des perspectives a la fois diplomatiques, politiques, mais aussi concernant les différents éléments d’embargo.

Vous évoquez très légitimement les impacts de l’embargo, y compris de l’embargo en retour sur les productions, notamment les productions fruitières, mais aussi d’autres spéculations, qui ont eu un impact assez lourd sur les marchés belges et sur les prix d’un certain nombre de spéculations.

Je suis vraiment prêt, lorsque l’on aura eu le débriefing avec le Fédéral, a vous revenir.

Par ailleurs, notons encore, si vous le voulez bien, que nous avons prochainement un rendez-vous puisque la onzième session de la Commission mixte de coopération économique entre la Fédération de Russie et l’Union économique belgo-luxembourgeoise est programmée prochainement le 14 février 2018 a Sotchi.

La Russie, le Luxembourg et la Belgique y réitéreront leurs volontés de soutenir les projets d’investissements et confirmeront leur intérêt pour le développement de coopérations, notamment dans le domaine de l’économie, de l’énergie, du renouvelable également ainsi que du spatial, dans le contexte du dialogue ou, en tout cas, des prémices du dialogue qui auront pu être noués ou qui auraient pu être noués.

Réplique de la Députée I. STOMMEN

Au ton de votre réponse, Monsieur le Ministre-Président, on sent que vous vous inscrivez tout a fait dans une volonté de dialogue et de relance de contacts.

Je reviendrai donc effectivement vers vous a moyen terme, peut-être après, notamment, la réunion dont vous
parlez de la Commission mixte a Sotchi.