La valorisation énergétique des déchets de bois

Monsieur le Ministre,
Il y a quelques mois, nous vous interpellions sur l’annonce d’Electrabel de fermer deux de ses centrales thermiques classiques, dont une à Ruien. Cette dernière est actuellement une des plus grandes centrales thermiques de Belgique et a pour caractéristique d’utiliser 15% de biomasse comme source d’énergie. Nous vous avons interpellé à l’époque sur les conséquences de sa fermeture au niveau de l’approvisionnement en électricité mais aussi sur l’impact qu’elle allait avoir sur l’utilisation de la biomasse dans le développement des énergies renouvelables.
Il s’avère aujourd’hui que les conséquences de la fermeture de la centrale de Ruien, prévue pour septembre 2013, vont au-delà de ces considérations et qu’un impact va indéniablement se faire ressentir sur le marché des déchets de bois et plus particulièrement concernant la catégorie B (panneaux, bois aggloméré, portes, châssis, bois peint, etc).
Les sociétés de valorisation des déchets de bois – soit énergétiquement, soit comme matière première - font en effet actuellement face à une augmentation significative de leur stock de bois de catégorie B. Les raisons sont nombreuses : restriction de l’utilisation à 25-30% dans la fabrication de panneaux, surplus de bois de cette même catégorie dans les pays limitrophes ou encore la chute du prix des certificats verts. Vous comprenez donc bien, Monsieur le Ministre, que la fermeture annoncée de la centrale de Ruien, seule centrale pouvant valoriser énergétiquement le bois de catégorie B, n’entrainerait encore qu’un surplus massif sur le marché, dont un certain pourcentage provenant de Wallonie.
Les sociétés tentent péniblement de trouver de nouvelles filières de valorisation mais au niveau de la valorisation énergétique, il semblerait que le secteur soit complètement saturé étant donné le peu d’entreprises pouvant brûler du bois de catégorie B.
Je voudrais recueillir votre avis à ce sujet, Monsieur le Ministre. Avez-vous déjà réfléchi à des moyens de valoriser énergétiquement ces bois de catégorie B ? La prolongation de la mise à l’arrêt des centrales nucléaires ne changerait-elle pas la donne ? Et si la fermeture de Ruien est bel et bien maintenue, ne serait-il pas possible d’envisager, pour les futures unités de cogénération utilisant la biomasse, une obligation de recourir à l’utilisation du bois de cette catégorie, en restant bien entendu particulièrement attentif à la limitation de la pollution ?
Je vous remercie,