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L’avenir de la sidérurgie hennuyère

04 mai 2011 | Intervention de Mme Véronique SALVI dans le cadre du débat en séance plénière avec M. Jean-Claude MARCOURT

Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Depuis l’automne dernier, plusieurs questions se sont posées quant à l’avenir du secteur sidérurgique en Hainaut mais aussi dans le Brabant wallon, puisque les inquiétudes concernent particulièrement les outils du groupe Duferco (Carsid, Duferco La Louvière, et Duferco Clabecq), dans le cadre du « démantèlement » de la joint-venture SIF (Steel Invest & Finance) que Duferco formait depuis 2006 avec le groupe russe Novolipetsk Steel (NLMK).

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je vous interroge sur ce dossier. En effet, depuis maintenant quelques mois, NLMK avait indiqué qu’il souhaitait revoir l’organisation de cette joint-venture avec Duferco, en se partageant les divers outils qui avaient jusqu’à présent formé une filière intégrée.

Depuis le mois passé, c’est dorénavant chose faite, la joint-venture a vécu et les deux groupes se sont séparés « à l’amiable » en se répartissant les outils. Ainsi, NLMK n’était plus intéressé que par les sites de Clabecq (le laminoir) et les produits plats de La Louvière : il reprend donc seulement ceux-ci (que certains considèrent d’ailleurs comme les « meilleurs morceaux »), qu’il alimentera lui-même en brames à bas prix depuis la Russie.

Parallèlement, le groupe russe laisse donc au seul Duferco les autres outils : principalement les produits longs (fabriqués eux aussi à La Louvière) et le haut-fourneau de Carsid (actuellement à l’arrêt depuis 2008, suite à la crise et à la baisse radicale de la demande qu’elle a causé).

Ce haut-fourneau était donc responsable (dans l’ancienne structure) de l’approvisionnement en brames des sites de Clabecq et La Louvière : le démantèlement de cette filière intégrée, suite au divorce entre Duferco et NLMK, prive dès lors Carsid de ce qui constituait son « aval » et isole dangereusement le haut-fourneau carolo, qui va devoir maintenant se trouver d’autre débouchés, d’autres clients. Et même un repreneur puisque la direction de Duferco a annoncé qu’elle souhaitait céder sa phase à chaud en tout ou en partie (dans le cadre d’un éventuel partenariat).

Où en est-on à propos de cette recherche d’un nouvel opérateur qui serait intéressé par Carsid et pourrait alors participer à sa nécessaire consolidation ? Cherche-t-on un opérateur industriel ou financier ? Quels seraient les risques et les avantages de ces deux possibilités ? La direction de Duferco se donne deux ans pour trouver et parle de « pistes » et « d’idées », mais n’en dit pas plus… Qu’en est-il réellement ? Des options plus concrètes se dessinent-elles, malgré la conjoncture difficile ? Sachant les problèmes du secteur en Europe (et mon collègue Michel de Lamotte pourrait de son côté vous parler des problèmes des hauts-fourneaux liégeois !), peut-on vraiment espérer que le marché se redresse suffisamment (et suffisamment rapidement) pour qu’un repreneur puisse être intéressé par Carsid et sa production ?

La Région peut-elle soutenir cette recherche d’un partenaire et aider à sauvegarder à moyen terme les outils de Duferco et les plus de mille emplois que représente « le chaud » dans le Hainaut ? Dans un tel contexte, quel est, ou quel pourrait être, le rôle de la Sogepa aux côtés de Duferco, que ce soit pour l’épauler au niveau de Carsid, ou dans le cadre d’accords financiers pour l’outil « produits longs » de La Louvière ?

Parallèlement à cette question d’un éventuel repreneur, des initiatives ont-elles pu être prises quant à une éventuelle collaboration avec la nouvelle société Aperam (Carinox) ? En effet, sur ce site, un laminoir tourne actuellement à 50% de sa capacité et la décaperie est à l’arrêt depuis plusieurs années : ne pourrait-on pas dès lors envisager de redonner vie à l’ensemble du périmètre en poussant la rentabilité au maximum ? Carsid trouverait une forme de débouché et Aperam un fournisseur : n’est-ce pas une piste à creuser ?

Toutefois, si ces diverses pistes ne débouchaient finalement sur rien et qu’aucun repreneur ne se présentait d’ici deux ans, faudrait-il se résoudre au pire, soit la fermeture définitive de Carsid ? Bien évidemment, c’est un scénario qu’à l’heure actuelle je me refuse à envisager car il serait un véritable désastre pour Charleroi et pour tous les travailleurs et leurs familles. Néanmoins, il ne sert à rien de se voiler la face. Comme le dit l’adage, « gouverner, c’est prévoir » et il faut être prêt à parer à toutes les éventualités. Par conséquent, si on devait en arriver là, que pourrait faire la Région pour soutenir les travailleurs concernés et, au-delà, l’ensemble du bassin carolo ? Que peut-on prévoir, déjà aujourd’hui, en matière de reconversion future ?

À l’inverse, il ne faut pas désespérer et on peut aussi prévoir d’éventuels développements plus positifs ! Si un redémarrage du haut-fourneau était envisagé prochainement, comment pourrait-on organiser de manière optimale et sur la durée cette reprise de l’activité ? Faut-il investir dans une nouvelle cokerie en amont afin d’approvisionner Carsid en coke de qualité ? Ou trouver un autre fournisseur ailleurs ? De même, doit-on prévoir le financement de formation professionnelle en prévision du redémarrage de l’outil ? Selon quelles modalités la Région pourrait-elle agir utilement en ce domaine ?

Par ailleurs, même si l’urgence principale et les risques les plus importants concernent l’avenir de Carsid et des outils qui restent dans le giron de Duferco, qu’en est-il de l’avenir des autres outils, ceux repris par le seul NLMK ? En effet, si NLMK conserve ainsi (au moins à court terme) Clabecq et les produits plats de La Louvière, quelles sont nos garanties précises pour les moyen et long terme de ces outils ? Quel sort leur réserve NLMK ? Est-on sûr qu’aucune expertise, qu’aucun équipement, ne sera délocalisé à terme en Russie ? NLMK affirme que ses installations wallonnes « seront le fer de lance de ses opérations en Europe de l’Ouest » : quelles assurances formelles avons-nous à ce sujet ? Quels sont les investissements que prévoient le groupe russe pour ces outils dont il a maintenant la propriété exclusive ?

Enfin, dans tous les aspects de cette réorganisation, quel rôle joue et peut jouer la Région wallonne ? Tout en respectant bien évidemment les règles européennes en matière d’aides d’État et de respect de la concurrence, quel soutien pouvons-nous donner à ces entreprises et à leurs travailleurs ? Je l’ai dit, Duferco semble intéressé à continuer avec un partenaire-repreneur, mais parle aussi dans ce but de maintenir un partenariat avec la Région wallonne : qu’en est-il exactement ? Dans ce cadre, quels investissements peuvent être encouragés ou soutenus par la Région ?

On le sait, votre objectif initial, mais aussi celui de l’ensemble des forces vives réunies dans le « Comité de développement stratégique Charleroi Sud Hainaut », était bien sûr de maintenir et de développer une sidérurgie intégrée reprenant les divers outils dorénavant divisés entre Duferco et NLMK (soit tant la phase à chaud, que le développement de « l’aval » et la diversification de cette zone). Comment voyez-vous désormais l’avenir de cette filière intégrée ? Faut-il définitivement l’enterrer selon vous ? Quelles sont les possibilités qui s’offrent maintenant à nous pour recréer des cycles de production stables (de « l’amont » à « l’aval ») et assurer une multiplication de débouchés fiables qui permettraient de maintenir l’activité des différents outils et le travail des nombreux ouvriers concernés ?

Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.


VÉRONIQUE SALVI
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