Les dernières déclarations de M. Fournaux et la mise en application de son « pas de côté »
20 janvier 2010 │Question d’actualité de M. Dimitri FOURNY à M. le Ministre Paul FURLAN
M. le Ministre,
La vie communale dinantaise est pour le moins perturbée pour le moment. Comme tout le monde le sait, le premier échevin M. Closset a été condamné pour faux, ce dernier a d’ailleurs récemment démissionné de ses fonctions scabinales.
Le bourgmestre, M. Fournaux, quant à lui est inculpé dans l’affaire du casino de Dinant.
L’affaire du Casino poursuit le bourgmestre depuis plusieurs années. Comme tout le monde le sait, M. Fournaux s’est pourvu en Cassation contre la chambre des mises en accusation qui confirmait son renvoi en correctionnel.
Mon propos aujourd’hui n’est certainement pas de revenir sur l’aspect judiciaire du dossier. Celui-ci doit suivre son cours normalement.
Par contre, ce qui me paraît pour le moins intolérable ce sont les propos tenus par M. Fournaux concernant les règles d’éthique.
En effet, en réponse à un journaliste lui demandant si les règles d’éthique ne l’auraient pas poussé à démissionner il dit, je le cite ‘d’aller se faire foutre avec l’éthique’.
Ces propos en ont choqué plus d’un qu’il soit élu ou citoyen. Le bourgmestre, en tant que premier mandataire local, se doit d’adopter un comportement qui honore la fonction de bourgmestre.
Ne pensez-vous que de tels propos constituent un déni complet des règles imposées par la Région wallonne et déforcent la fonction et l’image du bourgmestre ?
En effet, si l’on permet à un bourgmestre de faire fi des règles d’éthiques, de nier les règles que tout élu devrait respecter, quelle image donnons-nous à la population?
Vous avez d’ailleurs, M. le Ministre, envoyé une missive à M. Fournaux à ce sujet et précisé qu’il risquerait de faire l’objet d’une sanction disciplinaire pour inconduite notoire ? Qu’en est-il actuellement ?
Au-delà de cette problématique, se pose la question de savoir s’il est encore possible pour le bourgmestre de gérer sereinement sa Ville ?
En effet, alors que sa formation politique exigeait qu’il fasse un pas de côté, le geste de M. Fournaux s’est limité à un retrait des instances internes de son parti, tel la vice-présidence du MCC , ce qui démontre bien qu’au niveau de son parti, ce dernier considère que l’inculpation de M. Fournaux constitue une entrave à la bonne gestion des fonctions internes du parti.
Par contre, en ce qui concerne la gestion d’une Ville, dont la portée en considérable, le discours est différent et il semble que cela ne pose pas des problèmes de gestion.
M. le Ministre, je m’interroge sur cette dichotomie. Comment peut-on soutenir qu’une inculpation pose des problèmes pour gérer un parti politique et dans un même temps prétendre qu’elle ne pose pas problème pour gérer quotidiennement une Ville ?
Réponse de M. le Ministre Paul Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville
Je suis responsable de la procédure disciplinaire. J'ai adopté comme attitude générale d'attendre la fin des procédures judiciaires avant de prononcer toute sanction.
Le reste relève des décisions internes du parti. Je ne peux donc prendre position sur le fond du dossier, ni sur le positionnement du MR. Toutefois, pour ce qui est du Ministre de tutelle, il n'y a pas eu de « pas de côté ».
Pour le reste, j'ai fait savoir à M. Fournaux que je ne tolèrerais pas d'autres propos de la sorte.
Tout élu doit adopter des attitudes dignes de ses fonctions et de la population qu'il représente. On ne peut cependant pas en déduire, sur base d'une simple phrase, qu'il y a inconduite notoire et qu'il doit donc y avoir mesure disciplinaire.
En outre, une sanction imposée par un seul Ministre pourrait revêtir l'apparence de l'arbitraire. C'était donc un coup de semonce de ma part par rapport à des propos qui font souffrir la démocratie.
M. Dimitri Fourny (cdH)
Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.