Les mesures à prendre pour lutter contre le nombre élevé de tués sur les routes luxembourgeoises 

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers Collègues,

vous savez que la semaine passée, c’était la journée de la sécurité routière, avec les Young Responsible Drivers et qu’il y a eu en plus quelques articles impressionnants dans la presse locale sur la sécurité routière, notamment dans la Province de Luxembourg. Les chiffres m’ont interpellé. Notez que, depuis toujours, c’est toujours la Province de Luxembourg qui enregistre le plus grand nombre d’accidents mortels.

Vous n’étiez même pas là qu’on parlait déjà de ce triste record de 40 tués par 1.000 accidents dans le Luxembourg, contre 21 en moyenne dans le restant du pays. donc, ce sont des chiffres qui interpellent. Je sais qu’il n’y a pas une réponse unique, mais j’ai vécu, à proximité de ma commune, des accidents particulièrement graves avec des jeunes et je n’ai pas été surpris de lire dans la presse que 50 % des tués avaient entre 18 et 24 ans. Je me suis renseigné. La plupart des accidents mortels se déroulent sur des routes en bon état, avec un revêtement très bon. je ne dis pas que toutes les routes du Luxembourg, et que le précédent Gouvernement va mettre 600 millions pour des routes en parfait état. ne me faites pas dire ce que je n’ai pas envie de dire. je sais qu’il y a des points noirs. je sais que vous voulez mettre des radars et je vous en remercie, parce que, quand je traverse certains villages de France, je constate que tous les Français roulent à la vitesse et que ce sont les étrangers qui ne respectent pas le radar. je sais que vous pouvez mettre les éclairages dans les points dangereux. Mais je constate en tout cas une chose qui est pratiquement difficilement cernable, c’est le comportement qui est la cause première des accidents. la plupart des accidents sont dus soit à la drogue, au GSM, et, dit la presse, 64 % des accidents sont dus à la vitesse.


Monsieur le Ministre, ma question est très simple. Si vous allez avoir une action précise pour des points réputés dangereux, sur certains tronçons réputés dangereux où il y a beaucoup d’accidents, par exemple en mettant une bande sonore au milieu de la route pour empêcher le dépassement, mais comment allez-vous agir sur le comportement, quand je sais que c’est une matière tout à fait fédérale ? Les Ministres des travaux publics et de la Mobilité, et je regrette que vous n’ayez pas eu la mobilité en même temps que les travaux publics, puisque les deux vont ensemble. Les deux Ministres étant complémentaires pour étudier la totalité du problème.

Monsieur le Ministre, ce que je constate, c’est qu’il y a des asbl pour agir pour la prévention. je parle de l’aper, je parle de « SOS Week-end », de « Partageons nos routes ». Il y en a tant et plus. Jusque maintenant, je constate que, quelque que soit les Ministres qui se sont succédés, toute tendance confondue, on n’a fait que du bricolage budgétaire. il n’y a pas une allocation, une somme prévue pour la prévention pour la sécurité routière. Vous me répondrez que c’est de compétence fédérale. je pense qu’il y aurait unanimité de tous les partis pour prévoir une somme et que, dans les subventionnements que vous donnerez aux asbl, il y faut des critères. Cela nous permettrait, Monsieur le Ministre, de vaincre un a priori que je trouve stupide. Tout le monde, et les jeunes en particulier, pense que, là où il n’y a pas beaucoup de densité de population, qu’il n’y a guère de danger. les chiffres du Luxembourg démontrent le contraire. C’est une question où il n’y a pas une seule réponse, il y en a une multitude, mais je pense que la prévention doit être le souci permanent de la Région wallonne.

Réponse de M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de la Forêt et du Patrimoine

D’abord sur le constat et sur l’analyse par rapport à la province de Luxembourg, c’est clair que les accidents en Province de Luxembourg sont plus mortels en général qu’ailleurs, si on les analyse statistiquement sur les dernières années. Il y a une amélioration de la sécurité routière, mais elle est insuffisante en Province de Luxembourg, comme ailleurs. Comment y remédier ?

Il y a toute une série d’éléments qui sont des éléments d’aménagement : les aménagements au niveau des rails de sécurité, du revêtement, de la signalisation, des radars qui doivent être préventifs et qui seront installés exclusivement dans les zones qui sont les zones accidentogènes, les points noirs de notre belle Région, les aménagements en termes de contournement, en termes de rond-point, etc., ou de feux. Une situation n’est certainement pas l’autre. au-delà de cela, et je vous rejoins à 100 %, il faut mettre des moyens aussi en termes d’éducation, de prévention au niveau de la Région. Certes, c’est une compétence fédérale, mais on a un beau rôle à jouer aussi d’associer finalement, toute une série d’organisations, d’associations, telles que celles que vous avez citées. J’étais encore d’ailleurs chez vous samedi soir, chez M. Solo qui a mené un combat maintenant depuis quatorze ans par rapport à la sécurité routière, pour voir comment associer l’ensemble de ses membres, l’ensemble aussi de ces organisations pour qu’elles participent concrètement parfois à certains aménagements, qu’elles puissent parler, qu’elles puissent donner leur avis et qu’on puisse soutenir cette éducation, cette prévention routière un peu partout dans nos écoles.

Des moyens seront dégagés dans le budget 2010 pour effectivement accompagner cet aspect de sécurité routière et de prévention auquel je tiens. J’ajouterai simplement un élément puisque je sais ô combien le pouvoir communal vous tient à coeur, nous devons au-delà de cela avoir, pour les aménagements en termes de sécurité routière, mais globalement par rapport à la gestion de nos routes, une vision beaucoup plus harmonieuse entre les routes communales, provinciales – il en reste quelques-unes – et les routes régionales. On doit travailler ensemble, communes, provinces, région, pour la signalisation, pour la sécurisation de toute une série de sites. On doit se mettre du côté de l’usager, de l’automobiliste pour éviter qu’on prenne des mesures qui sont parfois incohérentes sur le terrain entre une route régionale avec certains aspects qui seraient pris en compte et qui ne seraient pas nécessairement pris en compte de la même manière au niveau communal. En plus de cela, c’est de l’économie budgétaire, notamment pour l’achat de certains matériaux, de certains radars, de toute une série d’éléments pour faire en sorte qu’il y ait à la fois l’harmonie, des coûts de fonctionnement réduits et un travail avec les zones de police. J’ai d’ailleurs invité votre chef de zone à en discuter rapidement avec lui, avec l’ensemble des chefs de zone pour pouvoir avoir cette harmonisation, mais aussi cette prévention et donc des moyens supplémentaires, dès le budget 2010, pour les associations qui s’investissent.

Réplique de M. Bouchat (cdH)

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Mais je pense que mettre une allocation vraiment spéciale pour la sécurité routière et la prévention, ce serait innover en la matière. Je pense que cela prendra beaucoup de temps et d’argent.