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Les mesures urgentes à prendre pour lutter contre la pauvreté dans les campagnes

12 octobre 2011 | Question d’actualité de M. Maxime PREVOT à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX et à M. le Ministre Benoit LUTGEN

Madame la Présidente, Madame la Ministre, chers collègues,

je me permettrai de prendre un angle d’approche. Je m’en voudrais que d’aucuns ne puissent tenir dans mes propos d’autres motivations que les miennes si j’avais osé parler d’angle d’attaque.

J’ai un angle d’approche différent concernant cette thématique et c’est la raison pour laquelle j’ai adressé ma question à Mme la Ministre Tillieux et non au ministre en charge de la Ruralité puisque je crois qu’en matière de politique rurale, depuis de nombreuses années déjà, le ministre a eu l’occasion d’impulser une série d’initiatives visant surtout à désenclaver les zones rurales, à soutenir le monde agricole, à faire en sorte, que sur le plan notamment économique, les zones rurales puissent trouver également de quoi pouvoir se développer.

S’agissant d’un rapport relatif à la pauvreté et donc, aux enjeux sociaux vécus dans les campagnes, il me
paraissait naturel de devoir interpeller la ministre en charge de l’Action sociale. Il ne fait aucun doute que
de nombreuses initiatives ont été prises par le Gouvernement wallon depuis de nombreuses années, pour l’enrayer.

S’il suffisait d’un décret pour régler définitivement la question de la pauvreté, cela se saurait. C’est un enjeu
que l’on vit tous, comme parlementaire ou élu local à des degrés différents qui est palpable et on sait qu’il n’y a pas de solution miracle, mais nous avons, pour une fois, un angle d’approche distinct de celui auquel nous sommes habitués en matière de pauvreté, c’est celui notamment de l’angle des campagnes.

Si des initiatives régulières sont prises pour essayer d’enrayer les problèmes d’exclusion sociale au sein des
zones urbaines, des grandes villes et même si le PSCS s’adresse à toutes les communes, reconnaissons que
l’essentiel des moyens et des actions se déploie dans les zones plutôt urbaines ou périurbaines.

Il m’intéressait de savoir, Madame la Ministre, quelles sont les initiatives que vous entendez prendre pour
pouvoir peut-être développer un plan d’action et de lutte contre la précarité plus spécifiquement adressé au monde rural pour qu’on n’ait pas simplement comme réponse le fait de dire que dans l’ensemble du dispositif actuel existant, il y a bien entendu des éléments qui peuvent trouver à satisfaire des besoins exprimés en zone rurale, mais qu’on ait une approche distincte, car les problèmes vécus dans le monde rural sont bien différents. On peut parler, bien entendu, des questions connexes, qui ne sont
pas de votre ressort direct, relatives à l’enjeu de la mobilité, du désenclavement, de l’accessibilité du logement, cela oui mais, pour paraphraser avec un clin d’oeil l’expression devenue désormais célèbre en terre namuroise d’une ex-échevin, il y a un grand phénomène qui n’est pas l’isolation des personnes âgées, mais l’isolement des personnes âgées face auquel il y a des besoins plus spécifiques qui me semblent devoir être rencontrés en zone rurale. À cet égard-là, dans le champ de compétences qui est le vôtre, il me semblerait intéressant de développer une approche particulière. En avez-vous l’intention ? Si
oui, sous quelle forme ?

Réponse de M. le Ministre Benoit Lutgen


Merci, votre question me donne l’occasion de vous parler de ce rapport. J’aurai tout prochainement, une rencontre avec les auteurs et avec celles et ceux qui ont initié cette étude avec des recommandations qui se trouvent d’ailleurs à la clé de ce rapport très complet, très fouillé et qui montre que la pauvreté n’est certes pas aussi visible en milieu rural, mais qu’elle est bien existante, elle est plus diffuse, plus isolée encore qu’ailleurs et elle est parfois encore plus dramatique dans la solitude qu’elle peut représenter.

Quelles sont les recommandations, les éléments et les lignes de force de ce rapport ?

D’une part, on constate de réels problèmes pour les personnes âgées au niveau de la pauvreté liée aux pensions, à la solitude et à la difficulté d’accès à toute une série de services – j’y reviendrai –. Certainement le monde agricole, vous avez parlé de surendettement, mais les difficultés sont de plus en plus présentes à la fois pour les anciens qui doivent remettre leur exploitation agricole et pour les jeunes qui doivent y accéder. C’est aussi tout l’enjeu du foncier qui est important et des montants de plus en plus importants qui doivent être mis sur la table pour reprendre une exploitation agricole et une pauvreté dans le milieu agricole qui est aussi présente et qui ne se manifeste que très rarement. On le voit au dernier moment. Il y a d’ailleurs une vraie difficulté pour pouvoir l’identifier et pour pouvoir répondre rapidement à ces situations.

D’autres éléments sont notamment dus à l’isolement par rapport à toute une série de personnes, à des difficultés d’accéder à des services qui sont offerts par différents services. Je pense à la médiation de dettes, et cætera où les choses sont parfois un peu plus complexes en termes d’informations, de liens et de contacts directs avec les personnes concernées.

Au niveau de l’agriculture, toute une série de réponses a déjà été apportée. Elles sont insuffisantes – je le reconnais – mais, elles sont malgré tout nombreuses. Je pense aux aides à l’investissement où on a mis l’accent et largement, sur l’aide aux jeunes. On y reviendra dans le prochain PAC intérim commune puisqu’il y aura des marges de manœuvre qui seront sans doute plus importantes.

Toute la problématique de la cotitularité qui a été réglée : des femmes se trouvent en difficulté à l’âge de 50-60 ans en cas de divorce, mais en plus avec aucune possibilité de faire valoir leurs droits. C’est le cas maintenant grâce au décret que nous avons voté au niveau du parlement et je remercie les agricultrices wallonnes d’y avoir contribué largement.

PreventAgri et Agricall sont deux services importants qui jouent un rôle fondamental en termes d’aide psychologique et de suivi pour l’ensemble des agriculteurs en général et ces dames font un travail remarquable.

Au niveau de la Ruralité, il y a aussi maintenant, les PCDR qui représentent 740 projets pour 205 millions d’euros qui sont investis. Il y a maintenant toute une série d’actions qui ont été réorientées et qui n’ont peut-être pas encore montré leurs effets sur le terrain, mais elles sont importantes : elles consistent en des maisons multiservices, des partenariats publics-privés. L’envie d’apporter ces services communaux, cette aide aux personnes les plus précarisées à l’intérieur.

Je viens aussi d’écrire tout dernièrement à l’ensemble des communes pour qu’elles mettent en oeuvre à l’intérieur de cette PCDR, l’aspect de l’habitat permanent.

C’est un des éléments. On y reviendra puisqu’il me reste sept secondes. Vous pensez bien qu’après ma rencontre, j’en reparlerai en commission.

Je crois qu’il est important, avec ma collègue Éliane Tillieux, que nous puissions venir vers vous avec toute une série de propositions. Il faut, me semble-t-il, une réflexion entre nous.


Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Députés,
je remercie également M. le Député Prévot d’accorder une importance toute particulière à ce rapport qui met en avant la difficulté de la lutte contre la pauvreté. C’est une thématique à laquelle nous devons tous, en qualité de mandataires, que ce soit au niveau de la région, au niveau fédéral ou au niveau local, nous atteler le plus ardemment pour trouver toutes les solutions.

L’État fédéral l’a vraiment pris à coeur puisqu’il y a une priorité forte. D’ailleurs, il y a un secrétariat d’État qui est chargé pleinement et complètement de la lutte contre la pauvreté et il y a eu toute une série de thématiques très importantes autour du sujet notamment, dans le cadre de la présidence belge de l’Europe.

En Wallonie bien sûr, la lutte contre la pauvreté passe d’abord et avant tout par un outil que vous connaissez bien qui est évidemment le Plan Marshall 2.vert puisqu’il faut, pour lutter contre la pauvreté, s’en prendre au redressement de l’économie et tenter de relancer encore et avant tout l’économie et, in fine, tenter d’augmenter le taux d’emploi des personnes pour faire en sorte qu’elles puissent accéder à des revenus relativement dignes. Je pense que c’est la priorité numéro 1 de notre gouvernement.

À côté de cela, toute une série d’actions sont entreprises. M. le Ministre Lutgen vient d’en faire part dans toute une série de secteurs. On remarque avant tout que ces mesures sont transversales : la mobilité, la question d’accessibilité des coins les plus éloignés des plus petites communes. On voit émerger des taxis sociaux, et cætera. Les pouvoirs locaux ont un rôle fondamental à jouer. Pour le logement, la question se pose partout dans nos villes, mais surtout, dans la ruralité. Bref, je n’irai
pas plus loin. On sait de quoi nous parlons ici. Nous devons tous y oeuvrer ensemble.
Pour ce qui me concerne, nous avons organisé les acteurs sociaux en relais au niveau des grandes villes.

Il en existe sept et dès l’entame de mon ministère, j’ai souhaité aller de l’avant justement pour tenter de couvrir la question de la ruralité. Nous avons lancé la création de dispositifs de pôles d’urgence sociale. Quatre sont nés en 2010, un appel à projets est lancé cette année et nous en lancerons encore un l’année prochaine. Il s’agit de mettre en réseau et de faire travailler ensemble des acteurs
pour pouvoir fournir le meilleur service, ne fût-ce qu’un logement d’urgence, une permanence téléphonique dans les zones les plus reculées.

Nous avons les PCS qui permettent aussi bien sûr de rassembler les acteurs non seulement publics, mais également privés. Il faut penser à l’accessibilité des services et des soins. C’est fondamental. Pensons au secteur hospitalier, et de tout ce que nous pouvons mettre en œuvre sur l’ensemble du terrain. Nous devons y œuvrer tous les jours, mais le 17 octobre est la journée spécifique de lutte contre la pauvreté. J’imagine que tous les débats porteront sur le sujet et nous irons plus avant dans l’analyse très précise des recommandations de ce rapport.


Réplique de M. Prévot (cdH)


Je vous remercie, Madame la Ministre, pour votre réponse. Je reconnais le mérite de
l’initiative relative aux pôles d’urgence qui ont veillé plus spécifiquement à sensibiliser et à intégrer les zones rurales.

J’aurais envie de vous exhorter, malgré tout à essayer de mettre en oeuvre, à développer, en synergie avec vos autres collègues, une démarche plus spécifiquement orientée sur le monde rural pour que celui-ci ne soit pas à chaque fois, considéré comme étant l’élément périphérique ou accessoire des politiques plus générales de lutte contre la pauvreté mises en oeuvre, mais qu’il puisse y avoir une prise en considération en amont des spécificités intrinsèques à ce monde rural. Quand on connaît la proportion de population wallonne qui vit dans les zones que l’on qualifie affectueusement « des campagnes », je pense que cela mérite l’attention du gouvernement et de la ministre en charge de l’Action sociale, même s’il n’y a pas un poste spécifiquement dédicacé exclusivement à cela au niveau fédéral.
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