La qualité des eaux de baignade en Wallonie

A la veille de l'ouverture de la période autorisée de baignade, un organisme de défense des consommateurs bien connu vient de publier les résultats d'une enquête sur la qualité des eaux de baignade dans notre pays. Trente zones de baignade, quinze en Flandre et quinze en Wallonie, sur les 126 que compte notre pays ont été analysées. Il en ressort que de nombreux efforts restent à réaliser en particulier en Wallonie.

Les auteurs de l'étude sont partis du constat que la nouvelle directive européenne en matière d'eaux de baignade, obligatoire à partir de 2012, impose uniquement une analyse de la composition microbiologique de l'eau et le contrôle relatif à la pollution chimique est uniquement visuel. De ce fait, l'accent est mis sur la pollution directement nocive pour l'homme mais pas sur les substances chimiques aux effets dangereux pour l'environnement et, à plus long terme, pour l'homme.

De ce fait, l'enquête s'est particulièrement intéressée à l'analyse de la pollution chimique en conjuguant pollution visuelle (présence d'algues. de déchets flottants, ... ) et analyse de la composition chimique des eaux de baignade, en particulier la présence de métaux lourds, d'hydrocarbures et de résidus d'antibiotiques et d'?strogènes. Sur base du premier critère, quatre zones en Wallonie, pour une en Flandre, se sont vues attribuer la plus mauvaise note. Sur base du second, deux zones en Wallonie dépassent les valeurs limites pour les hydrocarbures.

Monsieur le Ministre
- a-t-il a-t-il pu prendre connaissance de cette étude ;
- peut-il nous indiquer si la Wallonie applique déjà les normes fixées par la nouvelle directive européenne en la matière ;
- envisage-t-il, à l'instar de cette enquête, de renforcer les analyses des eaux de baignade en y intégrant, notamment, une analyse de la pollution chimique?

Quelles mesures Monsieur le Ministre envisage-t-il de prendre, dès à présent, afin de lutter contre cette pollution chimique ?

Réponse du 07/07/2011

de HENRY Philippe

L'honorable membre cite une étude réalisée par un organisme de défense. Mon administration a pu en effet prendre connaissance de l'article en question. D'ailleurs, Test-Achat a été contacté mais n'a pas encore donné suite aux questions. Avant de se prononcer sur celle-ci, il conviendrait de connaître les détails de l'étude, notamment la méthodologie employée et les résultats exacts. Il n'est pas prévu à l'heure actuelle de renforcer le suivi chimique des zones de baignade en Région wallonne.

Depuis la saison balnéaire 2010 déjà, la Wallonie applique les normes de la nouvelle Directive européenne en matière de baignade. Les deux paramètres bactériologiques préconisés par cette dernière sont analysés chaque semaine. De plus, à partir de 2011, la surveillance des cyanobactéries se voit renforcée également, avec une quantification de la biomasse de phytoplancton, l'identification des cyanobactéries et, si nécessaire, une recherche des toxines qui pourraient être produites par les algues bleues.

Quant aux mesures à prendre pour lutter contre la pollution chimique de nos eaux de surface, celles-ci s'inscrivent dans un cadre beaucoup plus large que celui de nos eaux de baignade. Les politiques en matière d'assainissement, de rejets des eaux usées industrielles et de gestion des pesticides ont en effet un impact sur ces polluants.

Par ailleurs, les réseaux de surveillance de la qualité de l'eau sont en permanence adapté aux suivi et à la détection de nouveaux polluants.