L’avenir de l’industrie textile en Wallonie
—
Mots-clés associés :
Alfred Gadenne,
question orale,
2011,
- Emploi, Economie, Commerce extérieur, Formation, Sports, Patrimoine
11 octobre 2011 | Question orale de M. Alfred GADENNE à M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT
En date du 18 mai 2010, je vous ai interrogé sur l’avenir des entreprises textiles en Wallonie. Je faisais alors le constat que la situation du textile en Wallonie s’était détériorée ces dernières années. Toutefois, certaines branches du secteur textile ont le vent en poupe. Je pense notamment aux entreprises qui misent sur les nouveaux débouchés offerts par les textiles techniques, les textiles intelligents ou encore les fibres biodégradables. Ces entreprises ont des opportunités de croissance non-négligeable et d’ailleurs, la Région wallonne soutient leurs efforts. Toutefois, il existe un manque de visibilité de ces actions et il n’existe pas de cluster « textile » en Wallonie qui permettrait de structurer de manière optimale le secteur du textile.
A cette époque, vous m’aviez répondu que « la meilleure manière de soutenir une activité particulière ne consiste pas toujours à créer de nouvelles structures ». De plus, vous disiez que, « depuis le plan Marshall, le Gouvernement wallon avait mis en œuvre une nouvelle politique économique orientée vers des grands domaines économiques plutôt que des secteurs d’activités particuliers ».
Malgré cela, en mars 2011, au lancement de la Plateforme d’Innovation de l’Eurométropole, le conseiller économique que vous y aviez délégué a exprimé l’idée « qu’il est nécessaire de rassembler les compétences, afin de multiplier les économies d’échelle et d’accentuer l’attractivité des territoires ».
Deux mois plus tard, en mai 2011, à une nouvelle question parlementaire sur l’industrie textile en Wallonie vous avez indiqué que vous étiez ouvert à l’idée de créer un cluster « textile » en Wallonie mais que la dynamique devait venir des entreprises elles-mêmes.
Aujourd’hui, 5 mois plus tard, qu’en est-il ? La situation a-t-elle évolué ? Si oui, dans quel sens ? Une dynamique a-t-elle pu être initiée par les entreprises du secteur ? Même s’il est logique que ce type de projet doive venir de la « base », c’est-à-dire du secteur lui-même, la Région ne devrait-elle pas intervenir afin de pallier aux difficultés de lancement ? Ne pourrait-on pas chercher à soutenir le développement initial d’un tel cluster, à l’accompagner pour sa mise en place, afin de l’aider, concrètement, à démarrer, jusqu’à ce qu’il puisse « voler de ses propres ailes » ?
Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.
Madame la Présidente, Monsieur le Député,
D'après les informations disponibles durant les deux premiers mois de 2011, le volume de production du secteur textile a augmenté de 2 % par rapport à la même période de 2010. Sur cette période, le chiffre d affaires textile a connu une forte hausse. C est surtout le chiffre d affaires des fils (+ 40 %), des fibres et fils synthétiques et artificiels et des textiles techniques qui a enregistré une hausse spectaculaire. Toutefois, il faut tenir compte d'une large progression du prix de revient suite à une hausse du prix des matières premières.
Les investissements textiles ont augmenté de 4,2 % durant les deux premiers mois de 2011 par rapport à 2010. Le taux d'occupation de la capacité de production s'élevait à 70,6 % durant le premier trimestre de 2011 par rapport à 67,5 % durant le premier trimestre de 2010 et 62,7 % durant le quatrième trimestre de 2010. Ce qui reste en deçà des 77,9 % atteints en 2007.
Les exportations sont en hausse en partie grâce à la relance macro-économique en Allemagne et en raison d'un effet de volume de la croissance chez nos voisins de l'Est. Sur le marché de l Union qui représente 83 % des exportations textiles belges, hors vêtements confectionnés, les livraisons du secteur ont augmenté de 9,8 % en valeur. La France et l'Allemagne constituent les deux principaux marchés à l'exportation. Les exportations textiles vers la plupart des régions en dehors de l'UE ont également fortement augmenté.
Les deux premiers mois de 2011 ont donc été meilleurs pour l'industrie textile, mais des points d'interrogation demeurent pour les mois à venir, notamment en raison des prix élevés des matières premières qui continuent de peser sur le rendement de l activité. La plupart des entreprises textiles ont résolument opté pour la voie de l'innovation (tant au niveau des process qu au niveau des produits). L'innovation demeure, en effet, une condition clé pour le développement des entreprises.
Du point de vue compétitif, la position concurrentielle de nos entreprises reste fragile en raison des coûts élevés tant au niveau de l'énergie que des salaires. L'industrie textile belge employait encore 24 000 personnes à la moitié de l'année 2010. Pour ce qui concerne l'intervention de la région dans les entreprises du secteur textile, la SOGEPA a, comme j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, réalisé une note sur la situation de crise que connaît ce secteur.
Le futur de ce secteur repose désormais sur l'innovation, tant créative que technologique et la mise en uvre d'une stratégie de consolidation, afin de permettre une meilleure utilisation des parcs à machines et une optimisation des différents services grâce à la mise en uvre de synergies.
La plupart des entreprises textiles ont d'ailleurs résolument opté pour la voie de l'innovation comme nous le font constater les chiffres de ce début d'année. En ce qui concerne la consolidation, on assiste depuis le début de 2010, à certains rapprochements qui devraient permettre aux groupes ainsi constitués de maintenir, voire de consolider leur place dans le secteur. Par ailleurs, et comme c'est le cas dans d'autres secteurs et je pense particulièrement à celui de l'imprimerie qui subit des pressions importantes la Wallonie est prête à soutenir les entreprises et à ce titre stimulera et encouragera les outils financiers de notre région à intervenir dans les initiatives de rapprochement entre les différents opérateurs régionaux.
Je remercie M. le Ministre pour ses réponses précises à toutes les questions, je sais que ce n est pas évident et que naturellement, ce ne sont pas uniquement les nouvelles technologies qui pourraient apporter un plus à ce secteur.
A cette époque, vous m’aviez répondu que « la meilleure manière de soutenir une activité particulière ne consiste pas toujours à créer de nouvelles structures ». De plus, vous disiez que, « depuis le plan Marshall, le Gouvernement wallon avait mis en œuvre une nouvelle politique économique orientée vers des grands domaines économiques plutôt que des secteurs d’activités particuliers ».
Malgré cela, en mars 2011, au lancement de la Plateforme d’Innovation de l’Eurométropole, le conseiller économique que vous y aviez délégué a exprimé l’idée « qu’il est nécessaire de rassembler les compétences, afin de multiplier les économies d’échelle et d’accentuer l’attractivité des territoires ».
Deux mois plus tard, en mai 2011, à une nouvelle question parlementaire sur l’industrie textile en Wallonie vous avez indiqué que vous étiez ouvert à l’idée de créer un cluster « textile » en Wallonie mais que la dynamique devait venir des entreprises elles-mêmes.
Aujourd’hui, 5 mois plus tard, qu’en est-il ? La situation a-t-elle évolué ? Si oui, dans quel sens ? Une dynamique a-t-elle pu être initiée par les entreprises du secteur ? Même s’il est logique que ce type de projet doive venir de la « base », c’est-à-dire du secteur lui-même, la Région ne devrait-elle pas intervenir afin de pallier aux difficultés de lancement ? Ne pourrait-on pas chercher à soutenir le développement initial d’un tel cluster, à l’accompagner pour sa mise en place, afin de l’aider, concrètement, à démarrer, jusqu’à ce qu’il puisse « voler de ses propres ailes » ?
Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.
Réponse de M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles.
Madame la Présidente, Monsieur le Député,
D'après les informations disponibles durant les deux premiers mois de 2011, le volume de production du secteur textile a augmenté de 2 % par rapport à la même période de 2010. Sur cette période, le chiffre d affaires textile a connu une forte hausse. C est surtout le chiffre d affaires des fils (+ 40 %), des fibres et fils synthétiques et artificiels et des textiles techniques qui a enregistré une hausse spectaculaire. Toutefois, il faut tenir compte d'une large progression du prix de revient suite à une hausse du prix des matières premières.
Les investissements textiles ont augmenté de 4,2 % durant les deux premiers mois de 2011 par rapport à 2010. Le taux d'occupation de la capacité de production s'élevait à 70,6 % durant le premier trimestre de 2011 par rapport à 67,5 % durant le premier trimestre de 2010 et 62,7 % durant le quatrième trimestre de 2010. Ce qui reste en deçà des 77,9 % atteints en 2007.
Les exportations sont en hausse en partie grâce à la relance macro-économique en Allemagne et en raison d'un effet de volume de la croissance chez nos voisins de l'Est. Sur le marché de l Union qui représente 83 % des exportations textiles belges, hors vêtements confectionnés, les livraisons du secteur ont augmenté de 9,8 % en valeur. La France et l'Allemagne constituent les deux principaux marchés à l'exportation. Les exportations textiles vers la plupart des régions en dehors de l'UE ont également fortement augmenté.
Les deux premiers mois de 2011 ont donc été meilleurs pour l'industrie textile, mais des points d'interrogation demeurent pour les mois à venir, notamment en raison des prix élevés des matières premières qui continuent de peser sur le rendement de l activité. La plupart des entreprises textiles ont résolument opté pour la voie de l'innovation (tant au niveau des process qu au niveau des produits). L'innovation demeure, en effet, une condition clé pour le développement des entreprises.
Du point de vue compétitif, la position concurrentielle de nos entreprises reste fragile en raison des coûts élevés tant au niveau de l'énergie que des salaires. L'industrie textile belge employait encore 24 000 personnes à la moitié de l'année 2010. Pour ce qui concerne l'intervention de la région dans les entreprises du secteur textile, la SOGEPA a, comme j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, réalisé une note sur la situation de crise que connaît ce secteur.
Le futur de ce secteur repose désormais sur l'innovation, tant créative que technologique et la mise en uvre d'une stratégie de consolidation, afin de permettre une meilleure utilisation des parcs à machines et une optimisation des différents services grâce à la mise en uvre de synergies.
La plupart des entreprises textiles ont d'ailleurs résolument opté pour la voie de l'innovation comme nous le font constater les chiffres de ce début d'année. En ce qui concerne la consolidation, on assiste depuis le début de 2010, à certains rapprochements qui devraient permettre aux groupes ainsi constitués de maintenir, voire de consolider leur place dans le secteur. Par ailleurs, et comme c'est le cas dans d'autres secteurs et je pense particulièrement à celui de l'imprimerie qui subit des pressions importantes la Wallonie est prête à soutenir les entreprises et à ce titre stimulera et encouragera les outils financiers de notre région à intervenir dans les initiatives de rapprochement entre les différents opérateurs régionaux.
Réplique de M. Gadenne (cdH)
Je remercie M. le Ministre pour ses réponses précises à toutes les questions, je sais que ce n est pas évident et que naturellement, ce ne sont pas uniquement les nouvelles technologies qui pourraient apporter un plus à ce secteur.
