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La fermeture de deux centrales à Ruien et aux Awirs

5 juin 2012 | Question orale de M. de LAMOTTE au Ministre NOLLET - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


La presse a fait écho de l’intention d’Electrabel de fermer deux de ses centrales thermiques classiques, à Ruien et aux Awirs. Cela ne se fera bien évidemment pas sans conséquence. La centrale de Ruien est en effet l'une des plus grandes centrales classiques de Belgique et elle utilise en outre 15% de biomasse comme source d'énergie, ce qui lui donne un excellent profil dans le contexte actuel du développement des énergies renouvelables. Aux Awirs, Electrabel avait même fait mieux en pouvant s’enorgueillir d’une première mondiale avec la transformation d’une unité au charbon en une centrale 100% biomasse. Les priorités de ces centrales électriques, à savoir d’investir dans l'augmentation de l'efficacité énergétique, l'épuration des gaz de fumée et l'accroissement de l'utilisation de la biomasse semblent néanmoins ne pas leur avoir permis de rester rentables…


Les deux centrales seront donc bel et bien fermées à l’horizon 2013, engendrant un reclassement de 130 personnes au total. Les raisons évoquées sont la hausse du prix des matières premières - et principalement du gaz -, le prix de l’électricité, l’introduction de la taxe carbone en 2007 ou encore la diminution de moitié des certificats verts octroyés en Flandre aux centrales stockant de la biomasse. En outre, la rentabilité des centrales à gaz passerait apparemment par des investissements conséquents que l’entreprise ne serait pas prête de faire.


Même si elle n’est pas surprenante dans un climat peu propice aux investissements, cette annonce jette indubitablement un froid au moment où le Gouvernement fédéral doit se pencher sur un plan d’approvisionnement énergétique. Je souhaiterais savoir, monsieur le Ministre, si l’on peut déjà établir un pronostic de l’impact de ces fermetures sur la fourniture en électricité des ménages ? Electrabel indique qu’aucune autre centrale n’est menacée de fermeture, mais ne faudrait-il pas s’inquiéter de la rentabilité de l’ensemble des centrales sur le territoire, afin de pouvoir faire face à de telle situation ? Il semblerait que la centrale TGV de Drogenbos pourrait également fermer dès 2013, également par manque de rentabilité. Ce sont des éléments non négligeables à l’heure où il nous faut définir un plan d’approvisionnement. Nous ne pouvons pas avancer sans prendre en considération les investissements parfois considérables qu’il faudra effectuer non seulement dans de nouvelles unités, mais également dans les unités existantes, et ce que la Belgique décide ou non de conserver son parc atomique.


Je vous remercie pour vos réponses et pour l’attention que vous porterez à ce sujet.

 

Réponse du Ministre JM NOLLET

 

J'ai eu l'occasion d'exprimer, ici-même, ma stupéfaction quant à la décision de fermeture de certaines unités flexibles de GDF-Suez- Electrabel, dans la mesure où elle intervient au moment de la diffusion du rapport fédéral relatif aux risques d'approvisionnement d'ici 2016, à la suite de la fermeture d'unités nucléaires de ce même producteur.
 

Cette décision ressemble fort à un chantage énergétique intervenant dans un contexte où le Fédéral souhaite se prononcer sur l'avenir du nucléaire et dispose d'un rapport de son administration qui conclut à un problème de surcapacité en base et un risque de pénurie en capacité de pointe. Or, l'accord du Gouvernement fédéral prévoit le respect de la loi de sortie du nucléaire de 2003 et l'élaboration préalable d'un plan d'équipement d'ici le mois de juillet, afin d'assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique de la Belgique.
 

Electrabel s'invite donc au débat en fourbissant ses armes. Pour allonger la durée de vie de ses vieilles centrales nucléaires, le producteur quasi-monopolistique met le Gouvernement fédéral sous pression en annonçant la fermeture d'une partie de ses unités flexibles avant toute décision fédérale.
 

J'ai récemment déploré que le rapport élaboré par l'Administration fédérale de l'énergie quant aux capacités de production d'électricité n'ait pas fait l'objet d'une concertation entre les régions ou d'une consultation des régulateurs avant publication. Comme déjà évoqué il y a deux semaines à l'occasion d'une autre question, le rapport a été finalement présenté aux Ministres de l'Énergie le 21 mai. Vous m'interrogez sur des alternatives possibles, elles sont inscrites dans le rapport qui m'a été présenté: lorsque le recours aux importations est admis - et la Belgique n'est pas une île - si la demande diminue de 1 % par an, aucune - je dis bien aucune - nouvelle capacité de production n'est nécessaire au cours de la période étudiée, pour autant que le plan de développement du réseau soit réalisé comme prévu.
 

Le rapport indique en outre que le besoin de flexibilité du parc de production belge et de mesures permettant une gestion active de la demande découle de la combinaison d'une injection croissante d'énergie renouvelable avec une production de base nucléaire totalement non flexible. Le nucléaire augmente le besoin en capacité de production flexible. Or, ironie de la situation, comme le relève Agoria, les investissements sont freinés par la surcapacité actuelle et l'incertitude pesant sur le phasing-out. Le maintien de cette technologie dépassée et risquée qu'est le nucléaire entrave donc les investissements dans des productions flexibles.
 

Il est donc fondamental que le Gouvernement fédéral donne rapidement un signal clair confirmant la sortie du nucléaire selon le calendrier initial, permettant ainsi d'envisager une meilleure rentabilité des productions TGV. Dans le même temps, un travail doit être fait sur la gestion de la demande et la rétribution des capacités de pointe. En outre, il est nécessaire de donner à Elia la possibilité de disposer de capacités de production et assurer une mise à disposition de capacité de réserve moins chère pour les périodes de pointe.
Voilà, Messieurs les députés, mon analyse de la situation et ma réaction par rapport aux décisions d'Electrabel.

 

Réplique du Député M. de Lamotte

 

J'aurai trois remarques, Monsieur le Président. J'entends bien la réponse du ministre qui dirige une pénurie en capacité de pointe. Tout le monde sait que c'est au niveau de la pointe que le problème se pose, ce
n'est pas une découverte.
 

Mon interpellation portait aussi sur la tension par rapport aux consommateurs wallons, qu'ils soient des ménages ou des entreprises. Je pense que c'est effectivement important, et Monsieur le Ministre, si je suis bien informé, il y a quand même eu une rencontre entre les régions et le Fédéral, il y a maintenant un mois, dans le cadre d'une concertation.
 

Troisièmement, je pense que la sécurité énergétique est un élément fondamental de la construction. S'il y a des plans de sortie, il faut savoir dans quoi il y a des plans d'entrée car cette sécurité énergétique est indispensable. On ne peut pas vivre d'importations d'énergie trop longues, d'autant plus que, dans les cas urgents, un pays privilégierait sûrement son marché intérieur, quoi qu'il arrive. Ainsi, tout le monde sait bien, par exemple en France, que l'électricité dans le sud de la France représente une demande importante.
 

 

Réponse du Ministre JM NOLLET

 

Si je peux me permettre d'interagir avec vous, tout d'abord sur la concertation, elle a eu lieu le 21 mai, mais c'est a posteriori de l'étude. C'est cela que j'ai voulu dire aussi, c'était évidemment un peu court.
 

Deuxièmement, sur le problème des capacités de pointe, je pense qu'il y a un champ encore sous-investigué de régulation des besoins dans les moments de pointe : répondre à la sous-capacité de pointe par une augmentation des capacités de base, c'est renforcer le problème d'une part et le coût pour le citoyen.
 

Pour la régulation sur les capacités de pointe, prenons l'exemple d'une période de smog sur les autoroutes : on régule la pointe à ce moment-là, de 120 km/h, on passe à 90 km/h, on régule la consommation. C'est tout à fait imaginable et cela nécessite beaucoup moins de coût qu'on imagine pour augmenter les capacités de base. Réduire l'écart nécessaire entre les consommations de pointe et les consommations de base par une régulation de la consommation au moment des pointes, c'est aussi une des politiques utilisables au-delà de la politique de fonds, dont je parlais avec M. Crucke, qui est de réduire la consommation dans son ensemble.
 

C'était juste un élément supplémentaire dont personne ne se saisit réellement au-delà de la Wallonie, mais qui n'est pas compétente à ce stade pour le faire.
 

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