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La fuite des cerveaux et l’opportunité d’une intervention de la Wallonie pour y pallier

28 mai 2013| Question orale de M. de LAMOTTE au Ministre NOLLET - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Le 21 mai dernier, la recherche faisait la une de la presse : d’un côté, la Libre Belgique vous consacrait une interview au sujet de la pérennisation des crédits du FNRS, de l’autre le SOIR lançait un cri d’alarme sous le titre « La Belgique perd ses cerveaux ».
Cette contradiction entre la une des deux quotidiens n’a pas manqué de m’interpeller. Garantir la pérennisation financière et l'indexation des crédits de recherche fondamentale est un élément des plus positifs, que nous saluons, mais cette mesure est-elle suffisante pour conserver à notre recherche sa place d’excellence et cela permettra-t-il d’endiguer la fuite des cerveaux ?
La fuite des cerveaux n’est pas un phénomène neuf. Une étude américaine du « Bureau of Economic Research » de 2012 soulignait déjà ce constat et pointait un ratio de financement de la recherche/PIB moins élevé que dans les nations concurrentes.
Il y a plus de chercheurs belges qui s’exilent que de chercheurs étrangers qui viennent en Belgique. Ce constat signifie le manque d’attractivité de nos universités et centres de recherche : nous sommes dans l’incapacité de retenir nos chercheurs mais nous sommes également inaptes à attirer des cerveaux étrangers.
Les milieux universitaires attestent que la Belgique a du mal à conserver ses cerveaux par manque de débouchés et ce, faute de place de chercheurs et de professeurs dans les universités. Les chiffres relevés dans la presse sont inquiétants :
- la Belgique voit s’expatrier près de 21,7% de ses chercheurs. Dans l’autre sens 18,2% d’étrangers viennent mener des recherches en Belgique avec, dans certains cas, un financement assuré à 100% par leur pays.
- Ce solde déficitaire, « entrants et partants », semble propre à la Belgique puisque la France affiche un solde positif de +5,1%, les Pays-Bas de +1,3% et d’autres pays affichent une attractivité importante comme les Etats-Unis avec +32,9%, le Canada avec +23,2%, l’Australie avec +26,2% et la Suède avec +23,7%.
Des initiatives existent pour retenir les chercheurs. Ils sont aidés par l’Union européenne à travers les bourses Marie Curie et par le FNRS notamment grâce au Mandat d’impulsion scientifique Ulysse qui offre aux chercheurs travaillant à l’étranger la possibilité d’obtenir une bourse afin de revenir s’installer durablement en Communauté française.
La Région bruxelloise, quant à elle, multiplie les mesures pour retenir les chercheurs :
- Elle propose un subside annuel, durant trois ans avec possible prolongation pour deux années supplémentaires, afin de les inciter à s’enraciner à Bruxelles. Ce subside est octroyé à de jeunes chercheurs belges ou étrangers qui séjournent en postdoctorat à l’étranger depuis au moins deux ans.
- Les chercheurs belges ou étrangers titulaires d’un doctorat peuvent obtenir une aide pour travailler à Bruxelles durant 10 à 12 mois.
- Les chercheurs post-doctorants ayant acquis une certaine renommée et une grande spécialisation peuvent également obtenir une aide finançant un séjour de 3 à 9 mois en Région bruxelloise.
Monsieur le Ministre, la fuite des cerveaux est avérée comme en atteste le solde déficitaire entre chercheurs entrants et partants. C’est un phénomène inquiétant qui doit retenir toute notre attention et qui nécessite la mise en place d’une politique appropriée.
Vous avez par ailleurs souligné dans le cadre de votre interview à la Libre Belgique que votre double casquette « Wallonie- Fédération Wallonie Bruxelles » constitue un atout pour dégager des solutions au profit des chercheurs.
Les initiatives de la Région bruxelloise, que je viens de rappeler, constituent, à mon sens, des exemples de bonnes pratiques dont la Wallonie pourrait utilement s’inspirer.
Aussi, Monsieur le Ministre, je souhaiterais vous interroger sur les questions suivantes :
- Ne conviendrait-il pas de s’interroger sur les causes du manque d’attractivité de nos universités et centres de recherche pour accueillir les chercheurs étrangers ? Le Partenariat Wallonie Bruxelles approuvé par votre Gouvernement en mai 2011 ne pourrait-il pas permettre de dégager des pistes de solutions ?
- Ne pensez-vous pas qu’il conviendrait de prendre des mesures appropriées pour lutter contre la fuite des cerveaux?
- En particulier, la Wallonie ne devrait-elle pas s’inspirer des mesures développées en Région bruxelloise et développer un plan « Brains back to Wallonia »?

Je vous remercie de vos réponses.

 

Réponse du Ministre JM NOLLET

 

Depuis plusieurs années, la Commission a tenté de mettre en place des mécanismes visant à promouvoir la
mobilité des chercheurs. Il est clair que certains pays sont plus attractifs que d'autres notamment les États-
Unis ou plus près de chez nous, les pays scandinaves.
 

Mais il ne faut pas négliger l'impact d'un séjour à l'étranger pour un chercheur. Il est pratiquement inconcevable aujourd'hui, vous avez vu les réactions des universités dans la presse par rapport à cela, d'imaginer qu'une carrière académique brillante puisse s'effectuer sans avoir effectué un séjour relativement long post doctoral à l'étranger.
 

Nos universités sont attractives, il suffit de voir le nombre de chercheurs étrangers qui souhaitent venir y
étudier ou y travailler mais les universités ne sont pas les seuls employeurs de chercheurs, les centres de
recherches agréés, mais aussi des entreprises sont friands de chercheurs. Dans ce cadre, tous les chercheurs ne sont pas égaux. Nous manquons de cerveaux dans de nombreux domaines tels que l'ingénieurie, les matériaux, l'informatique, etc. Alors qu'effectivement certains diplômés peinent à l'inverse à
valoriser leur formation en Wallonie. Il y a peut-être lieu de mieux faire coïncider là aussi les formations aux
besoins qu'ils soient scientifiques ou industriels.
 

Les statistiques sur la mobilité des chercheurs sont à prendre avec la plus grande prudence. L'OCDE a été
confrontée à chaque fois au manque d'uniformité des sources, car sur quoi se baser pour savoir où vont nos
chercheurs et qui vient en Wallonie et d'où viennent-ils?
 

Depuis la mise en place du visa scientifique, les chercheurs de pays tiers sont dispensés de permis de
travail, les Européens l'étaient déjà. Parmi les chercheurs belges qui partent, bon nombre reviennent,
les subsides bruxellois en la matière ne sont pas les seuls, les mandats de retour du Fédéral existent depuis bien plus longtemps. Nous parlons là en tout et pour tout d'une quinzaine de dossiers par an pour les deux niveaux de pouvoir confondus.
 

Il est important de savoir qu'en la matière, l'administration wallonne n'est pas en reste. En effet, la DG06 a soumis en 2012 un projet dans le cadre du programme européen cofound de Marie Curie et a obtenu au total 13,5 millions d'euros qui permettront de financer 132 chercheurs pendant deux ans, et ce pour les
cinq prochaines années.
 

La Wallonie investira donc aux côtés de l'Europe pour la circulation des chercheurs. Concrètement ces mandats de deux ans nous permettront à la fois de rapatrier des chercheurs belges vers la Wallonie, mais
aussi d'attirer dans nos universités, nos PME et nos centres de recherches les meilleurs étrangers grâce à des conditions de travail attrayantes. En effet, les conditions de travail respectent les standards de la charte européenne des chercheurs et le code de conduite pour le recrutement des chercheurs. Concrètement, on relèvera notamment un contrat de travail de deux ans incluant une couverture en sécurité sociale complète.
Des allocations de mobilité, de circulation de 300 euros par mois, un salaire brut annuel incluant notamment le pécule de vacances et la prime de fin d'année, une assurance responsabilité civile, la contribution ONSS
complète : soin de santé, mutuelle, congé, prime de maternité, accidents de travail, chômage, pensions,
allocations familiales. 18.000 euros pour couvrir les dépenses liées aux supervisions, mentorat du chercheur
et d'autres coûts, équipement voyage. Tout ça n'est pas prévu dans tous les statuts de chercheurs, mais dans ceux-ci et c'est la raison pour laquelle on pense que c'est un fabuleux incitant pour la circulation dans les 2 sens.
Des Belges qui pourraient revenir, mais aussi des étrangers qui pourraient être attirés par notre pays.
 

Le plan Brain back to Wallonia mentionné dans votre question existera donc dès l'année prochaine, mais
également complété par un plan New Brains to Wallonia, puisque ce mécanisme va également permettre - je le disais – la venue de brillants cerveaux étrangers en Wallonie. Parallèlement, il est primordial de travailler sur le statut du chercheur, c'est un métier, on le sait complexe avec des carrières multiples. « One
job but multiple crises » écrivait la Commission européenne dans une de ces nombreuses recommandations relative au métier de chercheurs. La Wallonie participe activement à l'implémentation de ces recommandations et a vu toutes ses universités dotées du label « excellencis is human resources » qui atteste de la qualité et des conditions de travail proposé aux chercheurs chez nous. Pas seulement de chez nous, mais aussi ceux qui travaillent chez nous. Le travail continue, un groupe de travail de pilotage conjoint Fédération-Wallonie et FNRS suit de près les progrès effectués dans le domaine.
 

En conclusion, nos chercheurs sont réputés, ils s'exportent très bien, mais prudence sur les chiffres ; beaucoup d'entre eux reviennent ou souhaitent revenir et les nouveaux outils qui seront mis en place dès l'année prochaine par la Wallonie leurs offriront cette possibilité. De même, les importants moyens obtenus
par l'administration permettront d'attirer, en période de crise, de bons chercheurs étrangers en mettant en avant nos atouts, notre excellence tels qu'attestés par nos labels qui ornent nos universités et centres de
recherches.
 


Réplique du Député M. de Lamotte

 

Merci Monsieur le Président. Monsieur le Ministre, je pense à un souci de sémantique : que les chercheurs se déplacent à l'étranger favorise la mobilité des recherches, des cerveaux est me semble-t-il une dimension importante. Tout le monde souhaite qu'il y ait des gens qui partent à l'étranger et des gens qui en viennent. Mais, la réalité ici est qu'entre les entrants et les sortants, il y a déficit, vous ne le contestez pas, ils sont dans les chiffres et donc il y a véritablement un souci. Vous évoquez d'ailleurs dans votre réponse les matières ou les facultés soumises à cette différence entre chercheurs entrant et sortant. La
mobilité, la circulation des cerveaux oui, mais à un moment donné quand on fait la balance il y a une
différence. On citait des chiffres dans d'autres pays par rapport à ça et donc le fait d'avoir des chercheurs. Peut-être faut-il chercher à développer dans les statuts les chercheurs permanents et pérenniser d'avantage les choses.
 

Je reviendrai dans une prochaine question sur les différents fonds en Wallonie et dans la fédération. Vous
avez évoqué dans votre réponse des chercheurs dans le cadre du programme « Co-found », mais en fait si je suis bien informé - peut-être que je me trompe - il s'agit de cofinancement entre l'Europe et les universités en direct en vue d'accroitre le nombre de bourses postdoctorales pour des docteurs étrangers. Ce sont des financements qui sont propres à l'université avec un financement universitaire et un financement Europe.
Quelle est la dimension de notre impact politique par rapport à ça ? Et donc ...
(Réaction d'un membre)
 

Voilà, ce n'est pas l'information dont je dispose, mais si vous savez me transmettre des éléments qui vont dans ce sens-là je suis effectivement preneur. Je viendrai, oui.
 

L'argent de la Wallonie passe par l'université, c'est la Wallonie qui a le pouvoir de décider, mais ça transite
par l'université.
 

Je suis preneur effectivement du complément d'information.
 

De toute façon, je pense qu’on est dans un scénario où il faut effectivement poser un diagnostique claire sur la recherche, sur les mouvements qui sont en cours. Car je pense que nos chercheurs, en plus du travail et des mandats, souhaitent aussi une attitude de considération eu égard au travail qu'ils font. Je pense que dans les centres de compétitivité, dans les universités cette considération existe et il faut effectivement voir
comment on peut faire plus. Vous avez évoqué le programme bay backs to you Wallonia, mais vous ne nous avez pas dit comment vous allez le financer dans les exercices futurs ou bien le financement est-il déjà
prévu maintenant ?...
 

Réponse du Ministre JM NOLLET

 

Notamment via CECOFOND, l'argent qu'on mobilise pour ça c'est du brain backs et c'est pour ça que je dis qu'il y a de l'argent public derrière. Mais on va vous donner les détails.
 

Réplique du Député M. de Lamotte

 

Oui, j'attendrai les détails !
Et donc si vous me permettez, vous savez que je suis accroché à la matière et on en discutera...
 

Réponse du Ministre JM NOLLET

 

Quand vous voulez.
 

Réplique du Député M. de Lamotte

 

Notamment à l'ajustement et lors d'autres questions. Je vous remercie.
 

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