Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales La réaction de la Région wallonne vis-à-vis de l’absence de sanction de l'Union belge de football à propos du chant entonné il y a quelques mois par les supporters de Genk à Tubize

La réaction de la Région wallonne vis-à-vis de l’absence de sanction de l'Union belge de football à propos du chant entonné il y a quelques mois par les supporters de Genk à Tubize

3 mars 2009 │ Question orale de M. Benoît LANGENDRIES à M. le Ministre-Président Rudy DEMOTTE

Monsieur le Ministre-Président,

Vous vous êtes exprimé mardi 17 février dans la presse pour vous indigner et réaffirmer votre soutien aux clubs wallons dans leur récente démarche commune qui visait à sensibiliser l’opinion publique sur les « chants injurieux » scandés par des supporters flamands envers les wallons.

Vous avez demandé à l’Union Belge de Football de revoir sa position dans ce dossier . Position, qui selon vous (et vous n’êtes pas le seul à le penser) est incompréhensible et inacceptable et surtout qui traduit un manque de respect et de considération pour toute une région du pays.

Il est évident que le verdict ne plaît pas au sein des clubs de football wallons, en particulier le Standard, l'AFC Tubize et le Sporting de Charleroi mais il ne plaît pas non plus à l’opinion publique qui estime comme moi, bien qu’il ne faille pas en faire une affaire communautaire, que le signal envoyé par l’Union Belge est très négatif non seulement pour les supporters mais pour la population dans son ensemble.

Vous avez invité le président de l'Union belge, François De Keersmaecker, et le manager-général de Tubize, Louis Derwa, à un entretien. Qu’en est-il à ce jour? Avez-vous eu l’occasion d’avoir une réponse positive à votre demande et de les rencontrer?

Même si régulièrement, dans les stades, des supporters commettent des actes contraires à l'éthique sportive, il ne faut pas banaliser les situations. Il y a une loi fédérale qui permet de sanctionner les mauvais comportements individuels lors des rencontres de football mais on ne peut se satisfaire du verdict de l’Union Belge qui pour rappel a conclu sur ce dossier en disant que les propos lancés par les supporters de Genk "ne sont pas blessants ou injurieux, mais doivent être pris dans un contexte ludique, moqueur et taquin".

Or il était évident qu’on avait dépassé l’aspect ludique... Ne pas sanctionner de telles attitudes revient indirectement à les encourager et ne renforce pas le respect mutuel qui doit prévaloir entre les équipes peu importe la région ou la communauté dont elles émanent.

On peut estimer qu’une telle attitude porte atteinte à l’image de la Wallonie et des Wallons. Aussi, au-delà de la réaction que vous avez à juste titre exprimée, est-il envisageable que la Région prenne des mesures pour éviter qu’à l’avenir de tels agissements ne se reproduisent et ne viennent ternir son image ?

Force est de constater que dans cette affaire, l’Union Belge manie clairement d'autres critères que ceux de la loi pour ses propre membres et affiliés.

Heureusement, ce sentiment semble être plus que partagé par le Ministre Fédéral de l’Intérieur Guido De Padt qui veut rencontrer aussi vite que possible les dirigeants de l'Union belge de football et les mettre devant leurs responsabilités devant les débordements des supporters.
Selon lui, le système de sanction disciplinaire de l'URBSFA n'a pas le moindre effet dissuasif.

Ne souhaitant pas lui non plus que ce dossier devienne communautaire, il estime pourtant qu’il est temps que l'Union belge prenne ses responsabilités dans cette histoire, et que l'on ne rejette pas tout le temps la balle dans le camp des autorités et de la police.

Enfin Guido De Padt se demande aussi si le travail ne doit pas être fait à l'URBSFA par un comité disciplinaire et un comité d'appel complètement indépendants.

Quel est votre sentiment sur la création de ce comité d’appel indépendant ? Avez-vous eu des contacts avec le Ministre DePadt à ce sujet ?

D’avance, je vous remercie pour vos réponses.

Benoît LANGENDRIES

Réponse


M. Rudy Demotte, Ministre-Président du Gouvernement wallon

Je ne suis pas de ceux qui, dans ma vie politique comme dans ma vie privée, axe, de manière à en faire un centre d'intérêt particulier, les choses sur la polémique. Je pense qu'il ne faut pas éviter la polémique quand elle se pose, mais il ne faut pas y contribuer. Ici, ce dont nous parlons est de nature différente.

J'ai été pendant quelques années Ministre en charge du sport, cette compétence, je l'ai vraiment beaucoup appréciée. Il s'agit d'une responsabilité qui tient à la nature extrêmement publique et reconnue par l'opinion publique de ce sport qu'est le football. Sa médiatisation fait en sorte que les comportements créent des images mentales et des représentations importantes.

Quand un joueur se comporte mal sur le terrain et qu'il est un exemple pour d'autres songeons à ce qui s'est passé avec Zidane -, ce n'est pas sans conséquences. Si nous parlons ici de règles comportementales sur le terrain, nous pouvons aussi parler des règles comportementales autour du terrain.

Nous ne sommes pas dans un pays qui, malheureusement pour nous, est exempt de problème de nature extrêmement sérieuse. Le drame du Heysel montre que nous avons pu, à un certain moment, aller jusqu'à mort d'hommes dans des bousculades. Tout cela commence toujours par les mêmes choses : des insultes, des violences verbales et puis la suite, l'incontrôlable. Et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas pris ce problème comme un problème d'une polémique de type communautaire entre Flamands, Wallons et Bruxellois.

Vous savez, j'aurais été je le dis sans aucune forme d'hypocrisie choqué, si des commentaires de même nature avaient été faits à l'endroit des Flamands.  Que dans le cadre du football, qui est un sport de compétition très regardé, les supporters d'une équipe, dans l'atmosphère créée dans le stade, disent aux autres qu'ils sont moins bons qu'eux avec des mots plus ou moins fleuris, on sait que cela fait partie du folklore du foot. Par contre, quand on tient des propos qui touchent toute une communauté, que ce soit les Bruxellois, les Wallons ou les Flamands, on n'est plus dans la même relation. Je pense que ne pas réagir eut été une erreur. Récupérer la chose politiquement eut été aussi une erreur. Ce n'est pas du tout dans cet esprit-là que les choses sont traitées.

Je n'ai pas voulu que le Gouvernement s'exprime sur ce thème pour ne pas en faire un problème d'ordre communautaire ou régionaliste. C'est vrai aussi qu'on attendait d'un certain nombre de personnalités politiques et pas seulement belges, qu'elles expriment une opinion sur la violence verbale dans les stades. Preuve en est que cela s'est déjà passé dans nos pays les plus immédiatement voisins, quand on a déployé cette banderole infâme au PSG lorsque Lance était accueilli. Vous avez pu voir des gens de toutes obédiences réagir alors. Chez nous, ce qui complique un petit peu la donne, c'est qu'on ne doit pas, dans le positionnement, donner le sentiment qu'on se sert de cela pour attiser les problèmes entre communautés.

C'est la raison pour laquelle je prends autant de précautions à définir le cadre de ce que j'ai envie de faire passer comme message.

Ayant dit cela, je peux vous dire que j'estime d'abord que les organes du football doivent faire leur propre police. C'est une des raisons pour lesquelles je ne me suis pas exprimé avant que les procédures n'aient aboutis. Ce qui m'a choqué au premier chef, indépendamment de ces propos, c'est que celui qui dénonce un fait est celui qui semblait sanctionné et qui apparaît comme tel, M. Deroy. Là, à l'endroit de notre Union, je dis : il faut faire attention parce qu'il y a quelque chose d'ambigu dans le signal. En plus, il y a même, implicitement, une atténuation de la gravité du fait. Je parle ici du fond qui ouvre la porte à des attitudes de type répétitives : puisque ce n'est pas grave, que c'est même ludique, moqueur, taquin, de déconsidérer l'autre avec des mots injurieux, c'est donc que c'est dans le registre de l'acceptable, dans les us et coutumes du football.

Or, pour moi, le football ce n'est pas que cela. Ce n'est pas les invectives au bord du terrain. Je pense d'ailleurs que 99 % des gens qui aiment le football pensent exactement la même chose. C'est aussi un sport de reliance où on a des groupes humains qui se retrouvent. J'ai beaucoup aimé le terme de « rencontre sportive » parce que c'est le terme qui indique le plus ce que j'aime dans le sport. L'aspect compétitif est là et c'est ce qui fait le jeu, mais, en même temps, c'est une rencontre et le fait que ce soit une rencontre ne doit pas être gaché par des comportements individuels ou collectifs condamnables.

La non condamnation ferme de l'Union belge a peut-être aussi ouvert la porte à une escalade dans les mots. Vous avez vous-même dit à quel point on avait progressé dans l'injure, dans l'insulte et dans la calomnie. Je pense qu'il faut agir, au moins sur le plan symbolique. Nous ne parlons que de l'instrument juridique, le droit est le droit et il faut le respecter, mais d'un autre coté, la condamnation symbolique, la condamnation éthique, la condamnation au titre des règles et des valeurs est quelque chose dont l'Union doit se saisir.

C'est la raison pour laquelle j'ai dit que je souhaitais rencontrer le Président de l'Union belge du football, François De Keersmaeker, mais aussi le directeur ou le manager général de Tubize, Monsieur Deroy. Je vais les voir, ce jeudi, à mon cabinet pour discuter. Ce que j'espère, c'est qu'on pourra prendre des mesures. J'ai vu que l'Union avait réorienté le tir, se rendant compte elle-même que la première réaction était sans doute insuffisamment bien réorientée. Vous voyez que je parle avec des termes prudents.

Ce que j'ai également envie de vous dire, c'est que, sur ce plan, il faut donner le signal qui sonne la fin de ce type de récréations. Vous avez vu qu'on s'attaquait aussi même à la RTBF et que, demain, un journal va s'exprimer en condamnant la violence. Il faut un signal clair. Une première chose qui pourrait être faite, c'est de lever la sanction qui a été prise à l'encontre de Monsieur Deroy . Ce n'est pas à moi à le faire, mais je peux le suggérer. À l'Union de tenir compte de ce qu'elle a à gagner aussi en prenant la juste mesure de cette décision. Le deuxième élément, c'est que je voudrais aussi qu'on réfléchisse.

Je le dis sans avoir la compétence sur le football, parce que, même si je ne parle pas ici au titre de Ministre-Président de la Région wallonne qui ne s'occupe que d'infrastructures, je pourrais le faire au titre du Ministre-Président de la Communauté Wallonie-Bruxelles. Nous avons la compétence sportive, mais sur l'organisation des Fédérations. En effet, il y en a qui sont restées nationales. Il y a quelques années, j'ai été en charge du sport en Communauté française et j'ai plaidé pour la non-scission du football, précisément pour éviter ce type de comportement bloc contre bloc.

Vous voyez que je reste dans une cohérence parfaite avec le même respect de l'Union belge qui doit garder son autonomie. Je pense qu'il ne serait pas responsable de ma part de ne pas faire passer un certain nombre de messages qui véhiculent des valeurs. Je crois que ces valeurs habitent aussi le monde du football dans son Union. En ce qui concerne maintenant les dispositifs qui doivent être mis en place, je fais confiance à l'Union. Je pense que celle-ci a la maturité nécessaire pour prendre les bonnes décisions.

Je rappelle qu'en 2000-2001, il y a eu une vague de violence verbale dans le monde du foot. Celle-ci avait vraiment interpellé fortement les dirigeants. Je crois que c'est notamment Messieurs Degrijse et Robert Wasseige qui étaient à l'origine de l'initiative. Ils avaient alors demandé que les capitaines d'équipe, pendant une ou deux minutes, prennent le micro et expliquent la démarche aux supporters en disant : « écoutez, il y a des limites à tout, on peut s'amuser, on peut dire des choses, on est dans le domaine sportif qui peut justifier parfois des emportements, mais mettez les balises et évitez de dépasser ces limites ». L'Union a donc conscience des choses. Je ne parle pas de sanction ici, mais de prévention.

Il y a aussi des choses à faire et c'est vrai qu'on est dans un climat qui, en plus, est très sensible, qui est celui d'une Belgique qui se cherche, qui entre dans une crise où les réactions sont plus épidermiques, où les gens ont plus les nerfs à fleur de peau. Il ne faut donner aucun prétexte pour mettre le feu aux poudres. Quand vous regardez les éléments qui peuvent générer de la violence réelle au sens physique du terme, l'insulte est un de ces leviers, malheureusement, qu'on utilise parfois. Voilà pourquoi, j'ai confiance dans l'Union. Je veux la rencontrer pour parler ouvertement, sans non plus être celui qui apparaît comme le moralisateur, mais simplement parce que je ne peux pas non plus ne pas réagir. Ne pas réagir, ce serait donner un signal inverse : tout est acceptable, puisque je ne dis rien. Qui ne dit mot consent. Mais je ne l'ai pas fait non plus dans l'optique communautariste que je viens moi-même de dénoncer.

D'ailleurs, des clubs ont mené des actions spécifiques qui remportent un vrai succès contre la violence. Le Standard est notamment un des clubs qui a été reconnu pour son action sur ce plan. C'est ce que j'avais envie de partager avec vous. Je ne l'ai pas fait non plus en répondant sur la structure de votre question initiale puisqu'on a évolué beaucoup depuis que vous avez déposé votre question. Je dois dire que j'ai été partiellement rassuré par ce que j'ai entendu dans le chef des dirigeants de l'Union.

J'espère que nous aurons, à l'avenir, de vrais motifs de satisfaction dans les décisions en termes de prévention, mais aussi de sanctions qui seront mises en oeuvre à l'encontre de comportements de cette nature.

M. Benoit Langendries (cdH)

Je voudrais remercier Monsieur le Ministre-Président pour sa franchise dans ce dossier qu'il a eu jusqu'à présent et qu'il tiendra certainement encore, notamment en ce qui concerne une polémique qui ne doit pas être quelque chose qui mène à un combat stérile qui ressemblerait à de la musculation pure.

L'objectif n'étant pas celuilà en tout cas, mais bien celui de témoigner d'un besoin aussi de jugement un peu éthique dans le sens où le volet juridique n'a pas permis de rassurer les politiques que nous sommes, mais aussi une certaine tranche de la population qui aurait vraiment vu d'un bon oeil, non pas qu'il y ait des sanctions à l'extrême prononcées contre les gens, mais il faut reconnaître le caractère mauvais de ces propos, plutôt que de dire qu'ils étaient ludiques.

Je voudrais vous dire que mon objectif est de faire en sorte que les choses ne restent pas en l'état. La banalisation, ce n'est pas quelque chose qui, à travers les expériences historiques, nous laissent présager de bonnes choses.

Il faut pouvoir casser une dynamique de manière positive, savoir rebondir, faire confiance à l'Union qui a, jusqu'à présent, montré sa capacité de réactions, même si j'ai l'impression que le politique a fait en sorte que cela bouge un peu plus vite, qu'il soit constructif à l'avenir et qu'il y ait de la cohérence dans leurs actions.

C'est pourquoi, je pense que le rendez-vous que vous avez demandé sera intéressant pour que vous puissiez vous exprimer pleinement sur le sujet en disant au passage que tout cela est nécessaire. Vous l'avez signalé. On est obligé de constater qu'une série de personnes ignobles se permettent de faire des réflexions, dont je ne suis pas très fier personnellement en tant que sportif.
Actions sur le document