La reprise de vêtements usagés en provenance d’associations philanthropiques par les parcs à containers
5 mars 2013 | Question orale de M. de LAMOTTE au Ministre HENRY - Réponse disponible
M. le Ministre,
Il y a quelques mois, je vous interrogeais sur la possibilité de reprise, par les parcs à containers, des vêtements usagés que collectent les associations philanthropiques actives dans les quartiers.
Pour rappel, ces associations font un tri dans les sacs de vêtements qu’elles récupèrent entre les vêtements utilisables et les déchets.
Pour les déchets, le coût de ceux-ci est actuellement supporté par ces associations.
Vous m’aviez répondu que le plan Horizon 2020 en voie de finalisation tiendrait compte de cette problématique, que des réunions de travail seraient prévues avec le secteur, … .
Si cette prise en considération de la problématique dans le futur plan Horizon 2020 est heureuse, permettez-moi d’y mettre un bémol car elle ne répond pas aux besoins et demandes actuelles de ce secteur associatif.
Quelle solution concrète pouvez-vous apporter à ces associations maintenant ?
Ma crainte, M. le Ministre, est simple, c’est que l’absence de réponse concrète de votre part face aux demandes de ces associations risque de constituer un frein à leur travail et donc, in fine, ce sont les bénéficiaires de ces aides matérielles qui seront pénalisés.
D’avance, je vous remercie pour vos réponses
Réponse du Ministre P. HENRY
Afin de mieux cerner la problématique que vous soulevez, une explicitation de la filière de récupération des textiles est nécessaire.
Il faut savoir que l'ensemble des textiles dits usagés peuvent être classés en trois grandes catégories.
La première catégorie concerne celle des textiles réutilisables, car leur nature et leur état permettent qu'ils
servent encore à d'autres personnes. Cette fraction connaîtra une seconde vie par le biais de divers canaux, tels que des boutiques de seconde main, des distributions gratuites à des personnes nécessiteuses, et cætera.
Cette catégorie correspond en fait à la fraction de textiles que récupèrent également les ASBL philanthropiques que vous évoquez.
La deuxième catégorie concerne celle des textiles valorisables, qui ne peuvent plus être portés vu leur état,
mais dont la qualité de leur matière permet une valorisation sous forme de chiffons ou une incorporation
à d'autres produits en tant que matière première. Il est à noter cependant que les besoins et donc les débouchés possibles pour cette catégorie de textiles valorisables
restent très limités.
La troisième et dernière catégorie concerne les textiles arrivés en fin de vie, car leur état ne permet plus
de les porter et leur nature ne permet aucune valorisation ou récupération possible. Cette catégorie est
destinée à l'incinération.
La problématique à laquelle sont confrontées les associations philanthropiques que vous soulevez concerne donc les deux dernières catégories de textiles non récupérables que je viens d'évoquer.
Parlons à présent de la collecte de la fraction textiles au sein du réseau des parcs à conteneurs de Wallonie
qui, je tiens à le souligner, est identique à celle effectuée au sein du réseau de collecte en bulles dans les lieux publics.
Cette collecte est en effet destinée à la première catégorie de vêtements dits récupérables. D'ailleurs, les
consignes de collecte telles que précisées sur ces bulles ou au sein des parcs à conteneurs sont très claires à ce sujet. Tout textile sale, mouillé et/ou en mauvais état doit être éliminé dans la fraction des ordures ménagères et ne peut pas être déposé en parc à conteneurs ou dans les bulles.
Dans les faits, le non-respect de ces consignes par un très grand nombre de citoyens entraine un tri nécessaire de l'ensemble des textiles collectés. Pour exemple, en 2011, 62 % de la fraction collectée ont pu être récupérés, 30 % et 8 % ont été éliminés.
La demande de dépôts des textiles de catégorie non récupérable par des entreprises philanthropiques dans la fraction textile au sein des parcs à conteneurs n'a donc pas de sens, car elle ne ferait que déplacer le problème vers d'autres organisations qui devraient à leur tour trier à nouveau ces textiles et assumer le coût de leur gestion.
Comme je le mentionnais dans ma réponse du 6 novembre dernier, une des actions possibles à mettre en
oeuvre pour solutionner ce problème serait de mettre en place une obligation de reprise pour cette filière.
En conclusion, la reprise de vêtements usagés en provenance d'associations philanthropiques par les parcs
à conteneurs n'est pas possible.
Néanmoins, si vous connaissez des cas concrets d'ASBL en difficulté face à ce genre de problème, je vous propose de les inviter à se mettre en relation avec mon administration qui se fera un devoir de les diriger
vers des filières connues de valorisation des textiles valorisables ou vers l'ASBL Ressources, qui par son
expérience pourrait les aider dans leurs démarches.
Réplique du Député M. de Lamotte
Merci, Monsieur le Ministre. Je pense qu'il faut vraiment prendre en compte cette difficulté pour les associations philanthropiques qui retrouvent dans leurs sacs textiles de nombreux déchets, qu'ils soient des déchets textiles de troisième catégorie comme on l'évoque, ou bien parfois même des déchets ordures ménagères classiques. Ils éprouvent une difficulté encore à payer des sacs-poubelles ou des conteneurs, pour évoquer cela. Je les inviterai effectivement à prendre contact avec votre administration comme vous me le proposez.
