Le projet de relance de la cristallerie du Val Saint-Lambert

Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Il y a deux semaines, je « vous » interrogeais déjà à ce sujet en question d’actualité, par l’entremise de votre collègue le ministre Furlan qui vous remplaçait exceptionnellement. Celui-ci n’a certes pas démérité, rassurez-le ! Mais vous comprendrez aisément que pour avoir davantage de précisions sur certains éléments de ce dossier, je souhaite vous réinterroger aujourd’hui plus directement, dans le cadre d’une véritable question orale.

Comme je l’ai déjà dit, on ne peut que se réjouir de voir un repreneur (semble-t-il sérieux) vouloir redémarrer l’activité et l’emploi au Val Saint-Lambert et de la sorte sauver et relancer cette marque. En effet, il s’agit là d’une des belles « cartes de visite » de la Région, tant sur les plans économique et commercial que patrimonial et symbolique. Vous serez d’ailleurs certainement d’accord avec moi pour dire que le Val Saint-Lambert représente encore beaucoup dans le cœur de bon nombre de Liégeois et de Wallons !

Il y aurait donc ainsi : reprise de 20 à 25 travailleurs ; opérationnalisation du chaud (mais pour le moment sur un site français de Lalique) ; reprise des opérations du froid, du conditionnement, et de la taille à Seraing ; et engagement d’un directeur général qui doit chapeauter, dynamiser, valoriser l'entreprise. Disposez-vous aujourd’hui de davantage de détails par rapport à ces différents éléments évoqués en plénière il y a deux semaines ? Quelle est votre analyse sur le sérieux de ce projet de relance à court, moyen et long termes ?

Le repreneur, M. Somville, se donne « 6 à 12 mois pour évaluer la viabilité du projet », notamment en ce qui concernant l’absence de four opérationnel sur le site, la commercialisation des produits et l’existence d’un marché pour ceux-ci. Dès lors, quelles sont les prochaines échéances entre-temps ? Qu’est-ce qui déterminera précisément si ce projet est bel et bien « viable » …et « quid » si, après cette période, le repreneur considère qu’il ne l’est pas ?

Le repreneur a tenu à préciser qu’il agissait sans aide des pouvoirs publics « afin de rester libre de manœuvrer comme bon lui semble ». Et je ne vais certainement pas regretter que quelqu’un souhaite entreprendre en Wallonie sans demander l’apport de fonds publics pour le soutenir, bien au contraire ! Il en faudrait d’ailleurs davantage, à mon avis ( !). Néanmoins, la Région entend-elle accompagner d’une manière ou d’une autre ce projet ? Peut-on aider à envisager des réponses aux quelques problématiques que je viens d’évoquer (absence de four sur le site, commercialisation des produits, etc.) ? Quelle est encore la marge de manœuvre de la Région dans ce dossier, en particulier au niveau de la « marque » en elle-même, du nom « Val Saint-Lambert », mais aussi au niveau des divers brevets antérieurs issus de cette entreprise ? Qu’en est-il exactement de cet aspect des choses, dans le cadre de cette reprise de l’activité suite à la faillite de la « relance » précédente ? Ces brevets sont-ils dans le giron public ou se retrouvent-ils auprès du repreneur ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses et vos précisions.

Réponse du Ministre JC MARCOURT

Le dossier du Val Saint-Lambert a déjà fait l'objet de beaucoup d'attention. Comme vous l'avez souligné, un accord est intervenu entre la curatelle et M. Somville pour la pérennisation d'une partie des activités de l'entreprise.
 

À ce stade, il s'attache à repenser toute l'organisation de l'entreprise, il centralise les outils de manière la plus optimale. Il faut, en effet, tenir compte que seul le froid se fera sur Liège. Pas tout à fait, en réalité, car, d'ici quelques semaines, un nouveau four de petite taille sera installé pour les petites pièces.
 

Le chiffre d'affaires est au plus bas depuis de nombreuses années et est symptomatique de la perte d'intérêt du marché européen pour les produits du Val Saint-Lambert. La grande exportation n'a pas permis de compenser cette tendance.
 

M. Somville semble s'entourer des meilleurs spécialistes pour analyser les produits, les marchés, et développer de nouvelles opportunités. Tout indique que le travail est réalisé avec sérieux, mais il est prématuré pour tracer des perspectives concrètes.
 

Comme il a déjà été dit, M. Somville entrevoit cette reprise comme d'abord un premier test sur plusieurs mois. Cette période doit lui permettre d'affiner son analyse. Si, à la fin de la période, l'analyse est concluante, il pourrait dès lors développer de manière plus ambitieuse son plan industriel.
 

La Région est propriétaire de la marque Val Saint-Lambert, en ce inclus les modèles, dessins et droits incorporels. Elle va rédiger une convention de mise à disposition de la marque, mais en demeurera, dans le
cas actuel, propriétaire.
 

M. Somville ne sollicite aucune intervention, sous aucune forme, mais a des contacts réguliers avec la SOGEPA et mes collaborateurs, puisque nous sommes propriétaires de la marque, mais aussi pour avoir une meilleure compréhension de la Cristallerie, tant dans ses aspects historiques qu’économiques. D'autant que, comme vous le savez, des projets sont sur le site et qu'il faut rendre tout cela compatible, en sachant que la vision de M. Somville n'est pas exactement la même que celle des anciens propriétaires ni du promoteur du projet immobilier. Nous travaillons pour que tout cela se passe de manière harmonieuse.
 

Réplique du Député M. de Lamotte

Je remercie M. le Ministre pour les précisions qu'il a voulu apporter. Deux éléments par rapport au brevet, à la marque et le fait que cela appartienne à la Région wallonne. Vous avez évoqué les conventions et le fait qu'il faut adapter le plan global immobilier aux intentions des uns et des autres. Il y a moyen de faire quelque chose pour que tout le monde s'entende et que cela fonctionne de la meilleure des manières possibles.
 

Si cette relance peut avoir lieu, c'est une bonne nouvelle et toutes les bonnes nouvelles sont bonnes à
prendre.