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Les déclarations de la Ministre fédérale de l’Emploi concernant la formation des travailleurs et le choix des immigrants

7 mai 2012│ Question orale de M.de LAMOTTE au Ministre ANTOINE - Réponse disponible

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, Chers Collègues,

Il y a une semaine, à la veille du 1er mai, votre collègue du Fédéral, Monica De Coninck, a fait quelques déclarations sur l’emploi, la formation et l’immigration économique. Outre quelques constats généraux sur les évolutions démographiques actuelles et futures et leur impact sur le marché du travail, Mme De Coninck a aussi été plus précise dans certaines de ses remarques.

Ainsi, elle regrette que « beaucoup de jobs ne trouvent pas le personnel adéquat car les gens ne sont pas bien formés » car « beaucoup d’élèves quittent l’école à 18 ans sans diplôme ». Pour elle, le taux de remplacement sur le marché de l’emploi (soit l’arrivée de jeunes travailleurs à même de remplacer les plus âgés qui quittent ce marché de l’emploi) ne sera plus que de 85% d’ici 2020. Sur base de cette future « rareté » qu’elle prédit, Mme De Coninck pense aussi que « les entreprises investiront plus dans la formation car elles ne pourront plus se permettre de refuser les candidats dont la formation est insuffisante ». Néanmoins, poursuit-elle, « le risque est grand de voir cette évolution se retourner contre les travailleurs ». Cela signifie pour elle la délocalisation d’entreprises qui ne sont plus assurées de trouver la main-d’œuvre suffisante, l’allongement “sans fin” de la carrière (pour financer la Sécu) et l’intensification de l’immigration économique.

Bref, c’est là un tableau contrasté mais assez préoccupant qui est dépeint par la Ministre fédérale de l’Emploi. Partagez-vous ses constats et ses analyses ? Les évolutions qu’elle prédit vous semblent-elles aussi certaines qu’elle semble le penser ? Y aurait-il là une fatalité à laquelle on ne pourrait se soustraire ou nos choix politiques actuels et futurs sont-ils en mesure de changer la donne ? Comment ces tendances générales se déclineraient-elles plus précisément au niveau de la Région wallonne ?

En outre, alors qu’elle est bien Ministre fédérale, elle évoque ici clairement des compétences régionales et communautaires (soit la formation et l’enseignement)… Comment réagissez-vous à cet avis « extérieur » ? Il est clair qu’on ne peut pas lui donner totalement tort quand elle pointe le manque de formation comme un problème essentiel qu’il faut résoudre si on veut gagner la lutte contre le chômage. Dès lors, comment la Wallonie répond-elle, concrètement, sur le terrain, aux constats posés par Mme De Coninck ?

Par ailleurs, dans un deuxième temps, la Ministre fédérale de l’Emploi évoque la problématique de l’immigration économique. Pour elle, la Belgique doit « attirer des candidats qui seront formés et diplômés, comme le font le Canada ou l'Australie, et qui offrent un profil différent des gens qui viennent en Belgique aujourd’hui ». Selon Mme De Coninck : « il faut bien dire que nous attirons pour l’instant surtout des gens à qui on a dit « non » ailleurs ; il faut donc une politique d’immigration économique claire, ce qui ne veut pas dire qu’elle est asociale ». À nouveau, en tant que Ministre wallon de l’Emploi, comment réagissez-vous à ces déclarations ? Partagez-vous cette analyse ? Certes, il s’agit là d’une compétence fédérale. Mais force est constater que celle-ci implique directement les compétences régionales. En effet, ce choix d’une immigration économique et surtout la mise en œuvre concrète de celle-ci, sur base de critères liés au marché de l’emploi, ne pourrait se faire correctement qu’en associant les Régions, compétentes en économie, emploi et formation. Dès lors, comment la Région wallonne pourrait-elle être associée à une telle réflexion puis à la concrétisation de cette politique afin que celle-ci puisse réellement répondre aux besoins spécifiques de la Wallonie en termes d’emploi ?

D’avance, je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses et vos précisions.

 

Réponse du Ministre A. ANTOINE

 

Je remercie M. de Lamotte et on va soigner la réponse à ces excellentes questions qui m'amèneront à réajuster un peu le tir par rapport à ces déclarations un peu faciles. Il est dommage que nous ne soyons pas plus nombreux à entendre, et la question et je l'espère, à vos yeux, la réponse que je vais vous fournir. 

D'abord, les outils de formation et de développement des compétences en Wallonie n'ont cessé d'être amplifiés et améliorés afin de répondre au mieux aux besoins du marché du travail. Tout à l'heure, vous entendiez M. Bounameaux dire : « malgré le contexte budgétaire, nous avons maintenu l'offre de formation ». Il n'y a que celle qui est continuée, pour laquelle on peut demander d'ailleurs une contribution.
 

Et donc, dans cette optique, Monsieur de Lamotte, les 25 centres de compétences mettent depuis 10 ans déjà, leurs formateurs et leurs équipements à la disposition de l'enseignement secondaire, technique et professionnel de l'enseignement supérieur, de tous les opérateurs de formation professionnelle, ainsi que des travailleurs.
 

Si je prends 2011, nous avons accueilli 6 419 enseignants, 38 522 étudiants et 2 341 apprentis.
 

En 2011 toujours, les 32 centres de formation du Forem ont accueilli près de 30 000 demandeurs d'emploi et leur ont dispensé plus de 5 millions d'heures de formation.
 

Quant aux 25 centres de compétences, ils ont accueilli également et notamment 23 670 demandeurs d'emploi, 35 000 travailleurs, et on l'oublie trop souvent, 2 830 chefs d'entreprise.
 

En outre, il convient d'ajouter que si l'acquisition des compétences est fondamentale, leur reconnaissance constitue indéniablement une plus-value pour les demandeurs d'emploi formés. Je relève que les consortiums de validation des compétences délivrent aujourd'hui des titres de compétences pour une quarantaine de métiers. En 2011, 1 930 épreuves ont été passées par des candidats et 1 300 d'entre eux ont obtenu leur titre. C'est tout le combat de la reconnaissance dont nous avons parlé tout à l'heure avec M. Bounameaux.
 

Par ailleurs, depuis 2009, le Forem offre à ses stagiaires en fin de formation, un dispositif de reconnaissance des compétences acquises en formation, en adéquation avec les titres de compétences du consortium de validation des compétences. Ainsi, fin 2011, 14 métiers étaient mis en oeuvre et 562 certificats ont été délivrés.
 

Si ces chiffres peuvent attester de ce que la Wallonie se forme, je conviens qu'il faut maintenir les efforts et les collaborations en ce sens. Ce qui est déjà le cas avec les objectifs du service francophone des métiers et qualifications quant à la reconnaissance des unités de formation de l'enseignement et de la formation professionnelle.
 

Vous savez combien je veux rapprocher le SFMQ du consortium de validation. Et le gouvernement a d'ailleurs décidé, gouvernement commun, de faire une coupole commune dans un premier temps et puis on ira, bien sûr, vers une intégration de l'un et de l'autre. C'est à ce prix que la formation professionnelle, la formation en alternance, trouveront bien sûr leur juste reconnaissance.
 

On a évoqué tout à l'heure la spécificité de Wallangues, je n'y reviendrai pas.
 

Voilà pour ce qui concerne la formation.
 

Alors, nous en arrivons maintenant à la deuxième partie de votre question et celle-là, je la savoure d'autant plus parce qu'on va pouvoir remettre les pendules à l'heure.
 

Cela concerne l'immigration économique. Rappelons d'abord que la Région wallonne est compétente sur son
territoire pour l'application de la loi du 30 avril 1999 relative à l'occupation des travailleurs étrangers. L'accord institutionnel pour la sixième réforme de l'État du 11 octobre 2011, qui est d'ailleurs confirmé par la Déclaration de politique générale du Fédéral, prévoit la régionalisation du pouvoir réglementaire concernant les permis de travail A et B. Donc aujourd'hui, nous les attribuons et demain nous en aurons la compétence. Ceci dit, pour l'année 2011, 10 726 permis de travail ont été octroyés en Région wallonne : 49 de type A, 2 874 de type B et 7 803 de type C. Les permis A et C sont octroyés à des personnes d'origine étrangère, soit présentes sur le territoire wallon depuis de nombreuses années, c'est le permis A, c'est-à-dire les 49, soit possédant un titre de séjour qui leur donne la possibilité de demander un permis de travail. C'est- à-dire qu'ils sont en situation régulière chez nous : 7 803.
 

Reste alors, le sujet de controverse : le permis B qui est octroyé à une entreprise qui souhaite engager un travailleur de nationalité étrangère qui n'est pas encore sur notre territoire. C'est ce que d'aucuns appellent, on l'a vu dans le débat en France, la population immigrée, les étrangers, et cætera. Et là, le permis B, c'est une fonction précise et d'une durée d'un an renouvelable. On est bien d'accord sur la définition.
 

Alors, sur les 2 874 permis que mon administration et moi-même avons octroyés, je relève que 600 l'ont été pour des fonctions reconnues en pénurie de main-d'oeuvre. C'est donc de la main-d'oeuvre que nous ne trouvons pas chez nous, c'est l'exemple que je citais des infirmières roumaines et bulgares.Si nous ne le engageons pas, les maisons de repos et les hôpitaux perdent leur agrément : 600 ; 919 pour des fonctions hautement qualifiées. Généralement, on trouve là des ingénieurs. Si je prends par exemple une société que j'ai visitée : Thalès, la plupart des ingénieurs recrutés aujourd'hui le sont dans l'Union européenne, certes, mais aussi bien au-delà, l'Inde, notamment, parce que l'on n'en trouve plus chez nous. Et 179 le sont pour des fonctions de chercheurs, eu égard à leur expertise,ou de techniciens spécialisés.
 

Autrement dit, 60 % des permis B octroyés, donc 1 698, apportent une réponse rapide et adéquate à des besoins de main-d'oeuvre et permettent de la sorte aux entreprises, aux P.M.E. de continuer de fonctionner, de maintenir la création de valeur ajoutée en Wallonie.
 

Je voulais rappeler ces chiffres-là pour éclaircir la situation par rapport au traitement que nous réservons à ces travailleurs étrangers. Pour faire bref, en tout cas pour les permis B qui sont les plus sujets à caution, nous en avons besoin, les entreprises en ont besoin et nous ne faisons que répondre à leur attente.
 


Réplique du Député M. de Lamotte

 

Je vais lire la réponse avec tous les chiffres que M. le Ministre a donné. Si c'est eu égard à la nécessité du monde de l'entreprise, je pense que pour l'immigration économique, la démonstration est faite.

 

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