Les difficultés pour les mouvements de jeunesses de trouver des lieux de camps et les suites données au décret du 23 octobre 2008 instaurant un mécanisme de labellisation des endroits de camps
21 septembre 2010 |Question orale de M. Benoît LANGENDRIES à M. le Ministre Paul FURLAN
Monsieur le Ministre,
Cet été encore, quelques 200 000 jeunes sont partis en « grand camp » avec les mouvements de jeunesses agrées par la Communauté française. Ils ont eu la chance de passer sept, dix ou quinze jours au grand air, à la campagne, pour jouer, apprendre, partager et découvrir ensemble.
Plus de 3.000 camps « wallons » encadrés par 17.000 animateurs bénévoles se sont déroulés sans encombre.
Les mouvements de jeunesse sont des activités de jeunes, pour les jeunes et par les jeunes. Grandir et apprendre, sans s’en rendre compte, et en s’amusant.
Ces camps sont donc inévitablement une véritable plus-value pour notre société !
Les camps à peine terminés, il est déjà temps pour les animateurs de partir à la recherche d’un gîte pour l’été 2011, 2012, 2013 voir 2014 !
Et ce n’est pas chose aisée… Trouver un endroit de camp qui remplit les critères de sécurité indispensables, qui possède des sanitaires en suffisance, qui est situé près d’une prairie ou d’une forêt, le tout à un prix raisonnable relève de l’exploit !
Les secondes sessions des étudiants du supérieur commençant à la mi-août, la majorité des camps se déroulent en juillet. Les demandes sont concentrées sur un mois, ce qui a pour effet de faire monter le prix des locations. Les gîtes se louent, en moyenne, entre 400 et 4000 euros pour 10 jours !
Le décret du 23 octobre 2008 prévoyait la mise en place d’une labellisation des endroits de camps permettant de classifier les différents gîtes en fonction de critères prédéfinis. Cette labellisation avait pour objectif de guider les animateurs dans le choix du gîte, ainsi que de pousser les propriétaires à effectuer les travaux nécessaires afin d’augmenter la qualité de l’accueil.
Ce même décret prévoyait la possibilité pour les propriétaires d’endroits de camps, de recevoir des subsides afin de les rendre conforme aux critères imposés.
Monsieur le Ministre, où en-est-on aujourd’hui ? Des gîtes ont-ils déjà pu être labélisés ? Des subsides ont-ils été octroyés ? Quels en sont les montants moyens ?
Ne pensez-vous pas qu’il serait intéressant d’étudier la possibilité d’effectuer un cadastre des endroits de camps disponibles ? Ne faudrait-il pas répertorier les gîtes en fonction de leur état et interdire la mise en location des bâtiments insalubres ?
Des infrastructures publiques généralement en bon état pourraient, par ailleurs, être mises en location pour ces groupements de jeunes reconnus, je pense notamment à des écoles ou à des salles de fête… Ne serait-il pas opportun de les insérer à cette cartographie ?
Bien que le contexte budgétaire actuel soit difficile, ne pensez-vous pas que des mesures pourraient être prises afin de faciliter la réfection de ces endroits de camps ainsi que l’obtention du label « des endroits de camp »…
Pour terminer, afin de limiter les excès quant au prix de location de ces gîtes labellisés, ne faudrait-il pas étudier la possibilité de conditionner l’octroi de ce label à un engagement du propriétaire de pratiquer des prix de location décents ?
En Wallonie, l’associatif lié à la jeunesse est extrêmement développé, beaucoup de jeunes vont chaque année à des camps ou à des plaines de vacances, je vous fais entière confiance pour leur permettre d’y participer en toute sécurité et à des prix normaux.
Je vous remercie.
Réponse de M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville
Depuis mon entrée en fonction, j'ai intégré le décret du 23 octobre 2008 au sein du Code wallon du Tourisme, où le Titre VI « Des Endroits de camp » lui est entièrement consacré, soit des articles 434 à 493. Ceci démontre ma volonté de maintenir et mettre en œuvre la politique de « certification » des endroits de camp.
Le décret prévoit par ailleurs, en son article 452, de confier l'instruction des demandes de label, leur octroi ou leur refus, le contrôle régulier de la conformité des endroits de camp aux normes du label ou le refus du label, à un organisme agréé.
Fin décembre 2009, le Commissariat général au Tourisme, en charge du suivi de la mise en œuvre du décret, a soumis à ma signature un projet d'arrêté ministériel prônant l'agrément de l'organisme chargé de l'octroi du label « Endroit de camp ».
Cet agrément fut notifié à l'asbl par lettre recommandée début 2010 et - l'article 461 du Code prévoit qu'une subvention doit être accordée à l'organisme agréé - un projet de budget a été soumis à l'analyse du C.G.T.
Dès que j'aurai reçu l'aval de l'Inspection des Finances, je pourrai rencontrer les responsables de cet organisme et planifier les activités de certification.
Comme vous le constatez, j'accorde le suivi nécessaire à ce mode de vacances et à cette certification, lequel concerne un grand nombre de jeunes qui passent des moments de détente privilégié et partagent des valeurs de solidarité et de respect.
Au-delà de la cartographie, je voudrais faire remarquer que plus de 1.000 établissements d'Hébergement Touristique sont fréquentés par les mouvements de jeunesse. Ce programme de certification est déjà en lui-même compliqué. Ce dernier permettra sans doute d'établir une cartographie, car c'est sur cette base-là que la cartographie sera établie. Les subsidiations dépendront évidemment des crédits disponibles au C.G.T. Mais chaque chose en son temps. L'organisme agréé a été reconnu. Il va être financé de manière à pouvoir certifier.
Quant au prix, on me signale que le prix de location par personne et par nuitée doit être inférieur à 3 euros, charges non comprises pour rester dans les prix.
M. Langendries (cdH)
Je constate que les choses avancent, parfois, quand on est dans le métier, on sait que cela avance. Quand on a de la distance par rapport au métier, entre mi-2008 et mi-2010, on se dit 2 ans pour une labellisation, où est-ce qu'on va ? Derrière cela, il y a des rouages mécaniques, on veut bien faire les choses, on doit les budgéter, il y a l'Inspection des Finances, etc.
Je vous fais confiance pour le dossier. Vous avancez réellement. J'imagine qu'à propos de la cartographie, on va avoir des difficultés, mais quand vous me dites que l'on peut recenser à l'heure actuelle 1.000 endroits, c'est qu'on les connaît plus au moins aussi. Si on les connaît, c'est qu'ils ont une forme de salubrité intéressante. Ce sont les autres aussi qui m'intéressent. C'est monter le niveau des autres.
Quant au volume financier qui n'existerait pas aujourd'hui pour aider les gens à remettre à niveau, je conçois tout à fait, mais vous verrez que la concurrence aidant, les gens trouveront le moyen de se mettre à niveau et finalement tout le monde y gagnera.