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Les incendies dans les Hautes Fagnes

02 mai 2011 | Question orale de M. Maxime PREVOT à M. le Ministre Benoit LUTGEN

Monsieur le Ministre,

Le temps sec de ces dernières semaines a considérablement accru les risques d’incendies dans les zones forestières.

Depuis le week-end de Pâques, des incendies se sont déclarés dans les Hautes Fagnes et malgré les efforts déployés par les services de secours près d’un millier d’hectares, représentant un quart de la superficie des Hautes Fagnes, est parti en fumée. Il appartient, désormais, à la Justice de déterminer de la nature criminelle ou non de ces incendies.

Il ne s’agit pas du premier incendie de cette ampleur dans cette région, déjà en 2004 d’importants incendies y avaient sévis. Cet événement nous démontre combien notre nature est fragile et la nécessité de mener une réflexion sur la préservation de nos réserves naturelles confrontées, suite au réchauffement climatique, à des périodes plus longues et intenses de sécheresse.

Monsieur le Ministre,

- Envisagez-vous une évaluation des mesures de préventions des incendies forestiers ?
- A la lumière de cet incendie, la mise en œuvre de nouvelles mesures est-elle envisagée ? Pouvez-vous nous les présenter ?


Je vous remercie.

Réponse de M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine


Je voudrais d'abord évidemment remercier chaleureusement publiquement tous les services, le service des pompiers, qu'ils soient belges ou d'ailleurs, la police, la protection civile, la province, le DNF, qui ont lutté durant de longues heures contre cet incendie et qui se sont engagés sans compter leur temps, leur énergie, en prenant des risques pour certains. Je remercie aussi singulièrement le gouverneur de la Province de Liège, M. Michel Foret, pour la qualité de son travail de coordination, puisque la coordination a été globalement très efficace. Je ne peux évidemment que la souligner. Sans cette parfaite coordination et l'efficacité de celle-ci, sans doute le bilan aurait été encore plus catastrophique : entre 1 200 et 1 300 hectares sont partis en fumée.

Devant ce risque d'incendie, le DNF, comme vous le savez, avait interdit la circulation des promeneurs dans les Fagnes, le fameux drapeau rouge, de sorte qu'aucune personne ne s'est trouvée aussi coincée par les flammes. Il faut quand même rappeler cela. S'il n'y a pas eu de drame sur le plan humain, c'est parce que des mesures avaient été prises. Si certaines personnes s'étaient retrouvées coincées, encerclées à l'intérieur de cette masse de feu, les risques, la catastrophe aurait été beaucoup plus importante.

Les services se sont focalisés pour circonscrire le feu et empêcher qu'il se propage dans des forêts ou dans des tourbières, ce qui, au niveau environnemental, aurait été évidemment le plus grave.

Concernant l'origine du sinistre, il est trop tôt pour répondre à cette question. Je dois d'ailleurs signaler que c'est à la police de Herve qu'a été confiée l'enquête. Aucun rapport n'a été à ce jour transmis au DNF. Certaines informations ont circulé sous le sceau évidemment de la confidentialité par rapport à des constats qui ont pu être réalisés.

Outre les sanctions pénales prévues par le Code forestier, l'allumage de feu, et le Code pénal en cas d'incendie volontaire, l'essentiel est d'obtenir du responsable ou des responsables de ce sinistre un dédommagement des dégâts causés, tant pour les atteintes au patrimoine naturel, régional, que pour les coûts engendrés pour lutter contre cet incendie. Ces coûts sont très importants, non seulement pour toutes les personnes qui ont été mobilisées, mais aussi pour nos amis allemands qui ont mis à notre disposition trois hélicoptères, un de 5 000 litres et deux de 1 100 litres, si ma mémoire ne me fait pas défaut.

J'ai donc donné instruction à l'administration de se porter partie civile au titre de dégradation de propriété régionale et de préjudice à la sécurité, à la santé des personnes.

La surveillance et la communication lors des périodes de sécheresse sont évidemment primordiales. J'avais d'ailleurs rédigé un communiqué de presse en ce sens largement diffusé dans les médias quelques jours auparavant. J'ai également demandé aux services DNF et à l'UAB de renforcer la surveillance et la prévention des incendies. Cette surveillance se faisant dans le cadre des missions de police de ces services, avec évidemment une surveillance accrûe dans certaines zones particulières. C'est vrai qu'il fait sec partout en Wallonie, mais certaines zones sont plus sensibles que d'autres sur le plan des risques d'incendie.

En ce qui concerne l'évaluation environnementale par le DEMNA, le Département de l'Étude du milieu naturel et agricole de la DGO3, à ce stade, nous avons quelques premières estimations. J'ai reçu un premier pré-rapport de deux pages sur l'impact au niveau de différentes espèces, faune et flore. Évidemment, cela demandera des explications complémentaires. Je peux en tout cas vous dire que l'impact est évidemment important.

Cela étant, par rapport à un des symboles des Fagnes qui est le tétras lyre, c'est un petit coq de bruyère, il y a relativement peu de risque, d'après le rapport qui m'a été remis, qu'un adulte se soit fait prendre par le feu. Il reste très peu de couples en Wallonie. Dans les Fagnes, il en reste quelques-uns, une vingtaine. C'est évidemment un des risques ...

Par contre, les oiseaux ont perdu de très vastes zones de nidification et de nourrissage avec l'incendie de toutes les landes sèches et tourbeuses.

On ne peut pas encore mesurer le degré de destruction de la flore, la manière dont elle va se régénérer, mais c'est le travail qui est en cours à ce niveau-là.

En matière de prévention, puisque M. Prévot m'a plus interrogé là-dessus, mais vous m'avez interrogé aussi, Monsieur Borsus, sur cette partie-là, dans cette zone à haut risque, les exercices sont menés régulièrement conjointement avec tous les services afin d'assurer la meilleure coordination possible en cas d'accident. Le dernier exercice d'ailleurs a eu lieu le 21 avril, soit quelques jours avant l'incendie.

Cela peut paraître incroyable, mais heureusement que j'avais donné mon autorisation pour que l'ensemble des services du DNF participent à cette opération d'exercice qui a été malheureusement transformée quelques jours plus tard en réalité.

Selon évidemment mes services, différents debriefings ont déjà été réalisés suite à tout ce qui a pu se passer sur place. Je reviendrai évidemment avec un rapport plus complet devant la commission pour dresser le bilan complet, tant sur les dégâts qu'au niveau de la prévention.

En attendant tous ces éléments-là, je vous ai dit que j'ai pris les dispositions qui concernent essentiellement un renforcement des équipes, où l'UAB, normalement, ce n'est pas sa première mission, a été en renfort dans certaines zones pour faire de la surveillance. Je rappelle qu'il y a d'autres zones aussi en Wallonie où à la fois il y a de la sécheresse, mais où il y a aussi des feux et là d'origine criminelle, de par leur nombre, ces derniers temps, dans des bâtiments agricoles ou autres, mais aussi sur des propriétés ou en tout cas partie de propriétés forestières. Mes services sont particulièrement en alerte par rapport à ces différentes zones. Je ne vais pas en dire plus, mais croyez bien que toutes les mesures sont prises pour éviter que ce genre de catastrophe n'arrive encore.

C'est difficile d'aller plus loin.

Au-delà de la sensibilisation des différents promeneurs, des différents acteurs, de prendre les mesures comme elles ont été prises d'interdiction, la surveillance pourrait être renforcée notamment par voie héliportée, mais dans la mesure des possibilités qui sont les nôtres par rapport à ces différents territoires.

Voilà ce que je peux vous dire en vous remerciant l'un et l'autre et en vous donnant rendez-vous dans quelques semaines, quelques mois tout au plus pour... En tout cas, sur le rapport, il y a deux éléments, l'aspect suivi, enquête, partie civile, et deuxièmement toute la partie impact sur la biodiversité et comment y remédier, comment aussi étudier tous ces aspects-là.

Réplique de M. Prévot (cdH)


On évitera tout retour de flammes, mais en l'occurrence, merci, Monsieur le Ministre, pour vos précisions.

Je pense que les mesures que vous avez pu prendre avant même la survenance de ce dramatique incendie, l'exercice qui a été autorisé, quelques jours au préalable, a certainement été d'un grand secours pour pouvoir faciliter et certainement concourir à cette bonne coordination que vous avez soulignée. Je pense que M. Borsus comme moi-même, nous nous joignons à vos propos de félicitation à l'égard de tous les services qui se sont mobilisés, qu'ils soient de Belgique ou d'Allemagne, pour permettre effectivement de contenir au maximum l'incendie.

Maintenant, comme vous le dites, il y a des limites à l'exercice. On pourra prendre toutes les mesures de précaution qu'on veut, communiquer au maximum, sensibiliser, je pense qu'on n'empêchera jamais personne, qui est animé par un acte malveillant, de réellement pouvoir craquer l'allumette. C'est dramatique et je crois que cela appelle surtout à la conscience de chacun et de chacune. Probablement que ces personnes n'ont pas toujours mesuré la conséquence de leur acte. Si cela devait être le cas, ce serait d'autant plus dramatique. Espérons qu'à l'avenir, on soit le moins possible confronté à ce genre de drame, parce que sur le plan des ressources naturelles, c'est quelque chose qui va laisser des traces pendant plusieurs décennies et qui est assez problématique pour une région telle que la Haute Fagne.
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