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La progression de la formation en alternance

13 janvier 2009 │ Question orale de M. Michel de LAMOTTE à M. le Ministre Marc TARABELLA

Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Monsieur le Ministre,

Dans le cadre du Plan Marshall, d’importants moyens complémentaires ont été alloués à l’IFAPME pour augmenter de 1500 en 4 ans le nombre des formés en alternance.

Lors de notre dernier débat budgétaire, j’ai cru comprendre, Monsieur le Ministre, – mais peut-être ai-je mal compris - que vous n’étiez pas tout à fait satisfait du résultat chiffré des efforts, pourtant réels, de l’IFAPME en la matière. J’ai pour ma part le sentiment que, tant à l’IFAPME que, d’ailleurs, dans les CEFA, l’alternance ne « décolle » pas vraiment.

Je voudrais commencer par vous demander où l’IFAPME en est par rapport à l’objectif chiffré du Plan Marshall. Quelle progression a été observée dans le nombre des apprentis en alternance (je ne parle pas de la formation des chefs d’entreprise) en 2006, en 2007 et en 2008 ? Avez-vous des données parallèles pour les CEFA en charge du Ministre Dupont ?

D’autre part, vous avez porté et portez encore d’autres projets pour favoriser le développement de l’alternance : je pense à ce qu’implique l’accord de coopération entre Régions et Communauté récemment approuvé et aux projets annoncés pour mars-avril concernant les primes aux entreprises et le statut unique des apprenants en alternance.

Si les primes aux entreprises et la clarification du statut de l’apprenant en alternance sont de nature à faciliter l’ouverture dans les entreprises de nouveaux postes de formation en alternance, ne reste-t-il pas à assumer un travail de fond dans plusieurs directions pour que l’alternance devienne une filière de formation à part entière ?

1° Il y a d’abord une question de culture ; la formation en alternance n’a malheureusement pas chez nous les lettres de noblesses qu’elle a en Allemagne et dans les pays nordiques. Comment renverser la vapeur et modifier la représentation sociale que l’on se fait de l’alternance tant dans les entreprises que dans le public ? Une piste, du côté des entreprises, ne pourrait-elle pas être de systématiser les systèmes de reconnaissance sectorielle, tel qu’il a été mis au point entre l’IFAPME et EDUCAM avec le soutien d’un projet EQUAL. ?

2° il y a ensuite – assez naturellement après ce qui vient d’être dit – une segmentation de la formation en alternance : elle est plutôt réservée à des métiers artisanaux ou de petite qualification. C’est vrai pour l’IFAPME, c’est vrai dans les CEFA (qui développent bien peu d’ « articles 49 » visant à former les jeunes aux qualifications que l’on trouve dans le 3e degré de plein exercice). A cela, une brillante exception : celle de la promotion sociale, qui forme en alternance notamment des ingénieurs industriels. Comment élargir le spectre des formations en alternance pour qu’elles couvrent tous les niveaux de qualification ?


Où ce type de questions de fond est-il traité ? Qu’est-ce qui empêcherait le Conseil consultatif de la formation en alternance, dans l’attente de la création de l’OFFA, celle-ci prendra encore six mois, de mettre tous les acteurs autour de la table pour redéfinir un nouveau projet et une nouvelle stratégie pour l’alternance ?

Il reste quelques mois pour relancer un mouvement. Il me paraîtrait utile que vous en preniez l’initiative.

Je vous remercie déjà de vos réponses.


Réponse


M. Tarabella, Ministre de la Formation.

Merci d'abord pour votre question.

Sans doute m'avez-vous mal compris, lors du débat budgétaire, mais je n'ai pas eu de marque
d'insatisfactin particulière à l'égard du travail qui a été fait par l'IFAPME en fonction des moyens qui sont les siens évidemment actuellement. Si ce n'est que je veux, par notamment cette réforme, promouvoir la formation en alternance, en espérant qu'elle soit mieux demain que ce qu'elle ne représente aujourd'hui. Par rapport à cela, je n'ai pas marqué d'insatisfaction particulière.

Premièrement, au fil des années, le paysage de la formation en alternance tant en Communauté française qu'en Région wallonne a évolué au travers d'une succession de dispositifs réglementaires.

L'IFAPME s'est toujours inscrit dans ce processus évolutif tout en veillant à renforcer et à améliorer son offre et en positionnant ses actions dans le contexte de la formation tout au long de la vie.

Ainsi, le réseau de l'IFAPME a conforté sa place dans le paysage de l'alternance avec plus de 8.500 apprenants en Wallonie en réelle alternance intégrée avec un volet en centre de formation et un volet en milieu professionnel.

Dans le cadre du Plan d'Actions Prioritaires et plus particulièrement dans la mise en uvre de l'axe 5 qui s'intitulait, rappelons-le, «Susciter des compétences pour l'emploi », et notamment la mesure 5.3. : «Contribuer à améliorer la qualité de la formation et de l'enseignement qualifiants», le Gouvernement wallon a adopté un plan d'actions visant à augmenter de 1.500 unités le nombre de jeunes formés en alternance.

Pour atteindre cet objectif, l'IFAPME a défini un plan d'action (dénommé « Plan Alternance") décliné en 9 points: promouvoir le dispositif ; améliorer la gestion et le suivi de la relation avec les usagers au sein des centres de formation du réseau de l'IFAPME ; améliorer l'encadrement de l'apprenant durant son parcours de formation en alternance, encourager la formation des tuteurs en entreprise ; systématiser des conventions sectorielles ; développer une offre de formation de proximité ; ouvrir la formation en alternance aux entreprises de plus de 50 personnes ; ouvrir la formation en alternance aux ASBL et administrations publiques ; intégrer les mesures annoncées en faveur du développement de l'alternance par le Gouvernement fédéral. Actions qui se retrouvent toutes, par ailleurs, dans le contrat de gestion de l'IFAPME signé en septembre 2006.

La donnée de référence pour mesurer la progression par rapport à l'objectif des 1.500 places, est celle qui est reprise dans le Contrat de gestion, à la date du 1er octobre 2005, soit 8.286 apprenants répartis entre les formations en apprentissage (5.248) et les formations chef d'entreprise (3.038).

Les premières estimations de la rentrée à la date du 1er novembre 2008 donnent 8.935 contrats d'alternance en cours avec la répartition suivante : 5608 contrats d'apprentissage et 3.327 conventions de stage. Cette donnée représente une progression de plus de 7 % par rapport à la donnée de référence.

Il n'en demeure pas moins que l'objectif des 1.500 places supplémentaires fixé à l'échéance du contrat de gestion s'avère difficile à atteindre pour diverses raisons liées au contexte externe et interne.

Je voudrais citer par exemple, cinq éléments : l'opacité du paysage de la formation en alternance ; les différents statuts de l'apprenant en alternance ; les caractéristiques du public en alternance qui peut enregistrer une certaine démotivation, une instabilité, une certaine faiblesse dans les compétences de base ; la dévalorisation des métiers manuels et techniques et de la formation en alternance ; l'absence d'équivalence des titres IFAPME avec ceux de l'enseignement.

Il faut aussi souligner qu'il existe un turn over très important du public en alternance qui éprouve des difficultés à fixer son choix de formation ou de métier à apprendre, ce qui entraîne des conséquences négatives pour l'atteinte de l'objectif.

C'est pour l'ensemble de ces raisons que, d'une part, j'ai initié un plan d'action spécifique au sein de l'IFAPME et, d'autre part, j'ai porté la réforme de la formation en alternance qui apporte des réponses aux problèmes que je viens d'évoquer.

Néanmoins, je tiens à souligner tout le travail réalisé par les collaborateurs de l'IFAPME pour tendre vers cet objectif, ce qui a permis d'enclencher un processus d'augmentation des effectifs dans le réseau et une volonté de s'interroger sur ses propres pratiques afin de les améliorer.
En ce qui concerne les données relatives au CEFA, les informations qui m'ont été transmises montrent qu'une progression est également observée du côté de la Communauté française, où l'on serait passé de 7.796 apprenants en 2005 à 8.900 apprenants au 1er janvier 2008. Ce pour l'ensemble de la Communauté française, y compris la Région bruxelloise.

Deuxièmement, vous avez raison de souligner le fait que la formation en alternance n'a malheureusement pas dans notre région les lettres de noblesse qu'elle mérite. Vous citez l'Allemagne et les pays nordiques, moi je cite souvent la Communauté germanophone où la proportion d'apprenants en alternance est de 5 à 7 fois plus élevé qu'en Région wallonne de langue française.

Un changement culturel est sans doute nécessaire, mais modifier l'image de l'alternance, la représentation que l'on s'en fait ne se décrète pas.

C'est un travail de fond, un travail de longue haleine.

Je tiens à rappeler ici les importantes actions réalisées en faveur de la promotion des métiers
manuels et techniques, dont les résultats au Mondial des Métiers et à l'Euroskills sont un bon exemple. Il n'y a pas que la participation au Mondial et à l'Euro des métiers, il y a aussi la participation au Salon du SIEP, systématiquement, la participation là où sont les jeunes, notamment dans les festivals d'été tel que les francofolies de Spa, le Festival de Dour, les Ardentes, il y a eu le stand organisé par Euroskills qui était très visible et qui a attiré un nombreux public.

Au niveau de la systématisation des systèmes de reconnaissance sectorielle, je rappelle que l'IFAPME met en œuvre la reconnaissance sectorielle et ce, en vue d'améliorer la formation des apprenants en alternance pour que leurs compétences répondent mieux aux exigences grandissantes des secteurs et favorisant ainsi leur insertion professionnelle. La reconnaissance sectorielle est développée dans le secteur de l'automobile, de l'alimentation et elle se prépare dans le secteur de la construction.

Cette collaboration particulière avec les secteurs s'inscrit également dans le cadre du Plan stratégique transversal 2 qui s'intitule « développer les connaissances et les savoir-faire en Wallonie » qui prévoit la systématisation et l'amplification les conventions cadres sectorielles liant les secteurs, la Région wallonne et la Communauté française.
Dans tous les cas, c'est en améliorant la formation initiale des jeunes, en renforçant l'approche métier dans la formation de base que nous parviendrons à convaincre de la plus value de la formation en alternance.

Troisièmement, en ce qui concerne l'élargissement du spectre de la formation en alternance, le plan d'action développé au sein de l'IFAPME va dans ce sens en ouvrant la formation en alternance aux services publics d'une part, aux grandes entreprises d'autre part.
Pour ce qui relève de l'ouverture de l'alternance à l'enseignement supérieur, l'enseignement de promotion sociale montre l'exemple effectivement comme vous le soulignez.

Enfin, je tiens à rappeler que le projet de réforme de la formation en alternance que j'ai initié, n'a pas été élaboré en vase clos.

Avant d'aboutir et d'être présenté au Parlement, ce projet à fait l'objet de nombreuses concertations avec l'ensemble des acteurs impliqués, qu'ils soient représentants de la formation ou de l'enseignement ou représentants des interlocuteurs sociaux, patrons et syndicats. Les organes d'avis, dont le CESRW et le Conseil Consultatif de la formation en alternance ont été, à différents moments, consultés.

L'accord de coopération-cadre relatif à la formation en alternance apporte, j'en suis convaincu, un nouveau souffle. C'est un projet ambitieux, porteur d'avenir pour l'ensemble des jeunes qui choisissent ou choisiront cette filière comme voie d'accès aux métiers. Ce projet réaffirme ma volonté de faire de la formation en alternance un choix positif pour tous, un choix d'excellence porteur de créativité, d'emploi et d'émancipation sociale.

Considérant l'étendue des compétences concernées par la réforme de l'alternance, l'accord de coopération fixe un délai d'un an à dater de son entrée en vigueur pour arrêter, modifier, abroger ou remplacer les législations ou règlementations nécessaires à l'exécution et à sa mise en uvre. Mon calendrier de travail pour les cinq prochains mois est donc fixé et ne sera pas de tout repos. En effet, tant après le vote du décret qui devra intervenir normalement en plénière demain, le travail ne s'arrête évidemment pas. Il convient de mettre tout en conformité, de créer l'OFFA, de simplifier le paysage de l'alternance. Rassurez-vous, je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'une fois le décret voté, tout s'arrête et c'est gagné.

M. le Président. La parole est à M. de Lamotte.

M. de Lamotte (cdH).

Deux ou trois commentaires, en remerciant M. le Ministre pour sa réponse. Premier élément, le nombre de personnes qui entrent dans l'alternance, la croissance est plus importante dans les CEFA que l'IFAPME. C'est un constat, c'est chiffré, même si c'est minime dans la croissance, vous l'avez évoqué tout à l'heure.

Deuxième élément, retenons quand même que dans le cadre du Plan Marshall, l'IFAPME a reçu des moyens complémentaires. Elle avait cette nécessité et donc, au-delà du quantitatif et du qualitatif, il y a effectivement cet objectif à atteindre en ce qui les concerne et il faut vraiment espérer y arriver.

Troisièmement, le but de la question, c'était aussi, est-ce qu'on s'est véritablement déjà interrogé, nous ou les acteurs de l'alternance, comment promouvoir véritablement l'alternance
?

Est-ce uniquement par des actions qui sont nécessaires pour montrer ce que sont les métiers techniques, artisanaux, etc. l'Euroskills est évidemment une belle façade par rapport à toute cette dimension et de faire goûter les métiers manuels ? Comment, dans les lieux qui sont créés, a-t-on véritablement impliqué tous les secteurs pour pouvoir rebooster l'alternance dont tout le monde parle mais qui doit être véritablement une des facettes pour arriver à cette formation.
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